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Golden Globes 2018 : mea culpa veritable ou woman bashing ?


Clarisse Rosius
Lundi 8 Janvier 2018





L’édition 2018 des Golden Globes a mis le paquet sur la lutte contre les violences sexuelles à quelques mois de l’affaire Weinstein et des autres scandales de ce type. Une soirée pleine de bons sentiments et des vœux pieux comme le monde de la culture sait en faire : courageux trop tard et un brin hypocrite.


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C’est trop tard pour être courageux ? Au final c’est ce que l’on pourrait légitimement dire à tous ceux qui dénoncent ce qu’ils connaissaient très bien. Fallait-il attendre l’édition 2018 des Golden Globes, celle qui suit la dénonciation des frasques sexuelles de Weinstein et d’autres personnalités du monde du cinéma ? Le véritable courage – pour ceux qui n’ont pas été victimes mais qui savaient évidemment – n’aurait-il pas été de dénoncer dans les éditions précédentes ?

C’est un peu la marque de fabrique du monde la culture et du cinéma. S’indigner de ce dont on s’indigne déjà. Etre anti Trump ou pour l’environnement est en effet une façon bien moins risquée d’être un acteur engagé que de dénoncer les pratiques d’une industrie du cinéma dont la partie émergée des défauts vient à peine d’être dénoncée.

Voilà l’état d’esprit dans lequel on peut entrer dans un retour sur la soirée des Golden Globes qui vient d’avoir lieu. Alors que la presse dans son ensemble salue les récompenses décernées à des fils qui mettent en avant des personnages de femmes, on peut tout de même rester un peu prudents sur la réalité d’une révolution dans l’industrie du film. Récompensée pour « 3 Billboards : les panneaux de la vengeance », sur une mère qui se bat pour que la police agisse après le meurtre de sa fille, l’actrice France McDonagh s’est félicitée de « participer au changement tectonique dans la structure de pouvoir dans notre industrie. » Une déclaration qui résume assez bien cette soirée de récompense. Bousculé par les scandales le cinéma dit qu’il change. En réalité, si une véritable révolution approche, c’est celle de la production avec l’arrivée des mastodontes Netflix et Amazon. Quant à la place et au traitement des femmes dans les cœurs du pouvoir du cinéma ? Jusqu’ici rien à signaler.