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Carrière

Le travail gratuit des femmes commence ce vendredi 8 novembre


Paolo Garoscio
Vendredi 8 Novembre 2024





Ce vendredi 8 novembre 2024, à 16h48, la France atteint un point symbolique dans la bataille pour l'égalité salariale : à cette heure précise, les femmes commencent à travailler « gratuitement » jusqu'à la fin de l'année. Derrière cette démonstration forte se cache une réalité bien ancrée, révélée chaque année par la lettre d'information féministe Les Glorieuses.


Un écart salarial entre hommes et femmes toujours présent

L’écart salarial entre les hommes et les femmes en France demeure frappant. En moyenne, les femmes touchent environ 13,9 % de moins que leurs collègues masculins pour des postes équivalents, avec des compétences similaires. Cette différence peut sembler modérée sur le papier, mais elle se traduit concrètement par des conséquences lourdes sur la vie des femmes : des revenus annuels réduits, des perspectives de retraite amoindries et une autonomie financière souvent compromise.

À ces disparités s’ajoutent des réalités encore plus complexes lorsque l’on prend en compte l'ensemble du parcours professionnel. Le travail à temps partiel, souvent choisi par nécessité plus que par véritable volonté, touche principalement les femmes. Elles sont également plus nombreuses à interrompre leur carrière pour assumer des responsabilités familiales. Ces choix, imposés ou subis, contribuent à creuser un fossé de 23 % entre les salaires annuels des hommes et des femmes, tous types d’emplois confondus.

Des mesures nécessaires pour réduire les inégalités salariales

Cette situation n’est pas un cas isolé à la France, bien qu’elle soit particulièrement visible ici. Dans d’autres pays, des efforts plus concertés ont été déployés pour réduire cet écart. En Islande, par exemple, des mesures obligent les entreprises à prouver l’équité salariale, soutenues par des plans d'action pour corriger toute inégalité identifiée. Des modèles similaires ont été appliqués en Suède, où le congé parental partagé a permis une redistribution des responsabilités familiales, ou encore en Espagne, où la flexibilité du travail a été promue pour encourager un meilleur équilibre entre vie professionnelle et vie privée.

Les défis en France résident notamment dans la valorisation des métiers traditionnellement féminisés, comme ceux de l'éducation, de la santé et des services sociaux, qui restent sous-payés par rapport aux secteurs majoritairement masculins. Le manque de reconnaissance et d'investissement dans ces métiers contribue à perpétuer l’inégalité. Il est essentiel de revoir cette hiérarchie des salaires et de reconnaître la valeur intrinsèque des contributions apportées par ces secteurs.

Les appels à l’action ne manquent pas. Les organisations féministes insistent sur la nécessité d’une transparence accrue dans les pratiques salariales des entreprises. La mise en place de politiques de rémunération équitables, soutenues par des audits réguliers et des incitations à l’égalité, pourrait devenir un levier puissant pour briser le cycle de l'injustice.




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