La crise économique provoquée par la pandémie de coronavirus n’épargne personne, pas même la ville de Paris. Entre les millions d’euros engagés pour faire face aux conséquences économiques et sociales liées à l’épidémie de Covid-19, les pertes de recettes et le désengagement de l’État dans le financement des collectivités territoriales, la dette de la capitale s’est creusée en 2020. 2021 sera placé sous le signe d’un régime strict des finances parisiennes.
Un gros « trou » dans le budget
Dire que l’année 2020 n’a pas été florissante pour la ville de Paris est un doux euphémisme. Financièrement, elle a même été catastrophique puisque la municipalité a vu sa dette se creuser encore un peu plus. Certes, la situation n’est pas nouvelle, car la dette de la capitale a déjà été multipliée par cinq entre 2003 et 2019, mais force est de reconnaître que la Mairie a dû affronter une situation inédite et particulièrement compliquée avec la crise sanitaire.
En effet, pour faire face à la crise sociale et économique engendrée par l’épidémie de Covid-19, le Conseil de Paris a débloqué un budget supplémentaire de 207 millions d’euros en juillet 2020 alors même que les recettes fondaient comme neige au soleil : une perte de 80 millions d’euros sur les droits de mutation à titre onéreux (DMTO), plus communément appelés « frais de notaire », une autre de 45 millions sur la taxe de séjour consécutive à l’absence des touristes étrangers, auxquelles s’ajoutent un manque à gagner de 60 millions du fait de la gratuité du stationnement et de 40 millions après la fermeture de services municipaux facturés aux usagers, tels que les cantines scolaires, les piscines et les crèches par exemple. Au total, selon Paul Simondon, adjoint à la Maire de Paris en charge des finances, du budget, de la finance verte et des affaires funéraires, la crise sanitaire aurait coûté 800 millions d’euros à la ville.
Face à cette situation sans précédent, Anne Hidalgo a bien tenté d’obtenir l’autorisation de l’État afin de pouvoir augmenter plusieurs taxes : frais de notaire, taxe d’habitation sur les résidences secondaires, taxe de séjour sur les locations Airbnb. « Les marges de manœuvre financières de la ville sont extrêmement réduites », plaide la maire de Paris pour justifier sa demande, car elle avait bien besoin de ces entrées d’argent supplémentaires pour boucler son budget 2021. Mais sa requête a été en grande partie rejetée par le gouvernement qui n’a concédé qu’une légère augmentation de la taxe sur les locations touristiques.
Un budget 2021 entre accroissement de la dette et économies
C’est dans ce contexte économique très tendu qu’a été voté le budget 2021 de Paris le 15 décembre dernier. Pour pallier la baisse des recettes prévues l’an prochain tout en maintenant un haut niveau d’investissement, la Mairie de Paris a fait le choix de recourir à de nouveaux emprunts pour un montant de 781 millions d’euros. Une décision qui va porter la dette de la ville de Paris à 7,1 milliards d’euros à la fin de l’année 2021, soit une hausse de 15 % en un an. Parallèlement, la municipalité va devoir aussi se montrer prudente dans sa gestion et essayer de faire des économies.
Dans cette optique, la mairie de Paris a, par exemple, lancé une vaste étude big data sur le contrôle du système interne de facturation et de gestion des délais de paiement. L’objectif affiché est de traquer tous les dysfonctionnements tels que les factures en doublons, celles qui ne partent pas ou encore les problèmes d’impayés, qui représentent un coût non négligeable. « Nous estimons que nous pourrions récupérer 20 à 30 millions d'euros par an », avance Emmanuel Grégoire, premier adjoint à la Marie de Paris en charge de l’urbanisme, de l’architecture, du Grand Paris, des relations avec les arrondissements et de la transformation des politiques publiques.
Il existe un autre secteur où la ville de Paris pourra faire de belles économies à partir de l’an prochain : l’éclairage public. En effet, la municipalité a lancé un appel d’offres il y a quelques mois et devra choisir l’opérateur qui l’accompagnera au cours des dix prochaines années. Un choix crucial, car, de l’aveu même d’Emmanuel Grégoire, l’éclairage est « le plus grand marché en valeur de la ville » avec un milliard d’euros à la clé. Étant donné la somme importante qui est en jeu, la mairie va devoir se montrer particulièrement attentive au moment de faire son choix, surtout lorsque l’on sait que l’opérateur actuel, Evesa, a régulièrement réussi à dégager des résultats confortables depuis 10 ans.
Par ailleurs, la municipalité devra également étudier avec minutie les contrats afin de voir quelles solutions le futur opérateur lui proposera pour réduire la facture énergétique de la capitale. Actuellement, l’éclairage public représente 30 % des dépenses énergétiques annuelles de Paris et la ville compte bien faire baisser la facture, notamment en remplaçant les lampes à sodium par des LED, beaucoup moins énergivores. Elle a déjà commencé à le faire, puisque 34 000 points lumineux sont aujourd’hui équipés de cette technologie, mais cela semble encore bien peu au regard des 192 000 points d’éclairage public que compte la capitale. Autant dire que la marge de progression est importante et que la mairie de Paris peut espérer un éclairage public plus efficace encore et à un moindre coût.
Un gros « trou » dans le budget
Dire que l’année 2020 n’a pas été florissante pour la ville de Paris est un doux euphémisme. Financièrement, elle a même été catastrophique puisque la municipalité a vu sa dette se creuser encore un peu plus. Certes, la situation n’est pas nouvelle, car la dette de la capitale a déjà été multipliée par cinq entre 2003 et 2019, mais force est de reconnaître que la Mairie a dû affronter une situation inédite et particulièrement compliquée avec la crise sanitaire.
En effet, pour faire face à la crise sociale et économique engendrée par l’épidémie de Covid-19, le Conseil de Paris a débloqué un budget supplémentaire de 207 millions d’euros en juillet 2020 alors même que les recettes fondaient comme neige au soleil : une perte de 80 millions d’euros sur les droits de mutation à titre onéreux (DMTO), plus communément appelés « frais de notaire », une autre de 45 millions sur la taxe de séjour consécutive à l’absence des touristes étrangers, auxquelles s’ajoutent un manque à gagner de 60 millions du fait de la gratuité du stationnement et de 40 millions après la fermeture de services municipaux facturés aux usagers, tels que les cantines scolaires, les piscines et les crèches par exemple. Au total, selon Paul Simondon, adjoint à la Maire de Paris en charge des finances, du budget, de la finance verte et des affaires funéraires, la crise sanitaire aurait coûté 800 millions d’euros à la ville.
Face à cette situation sans précédent, Anne Hidalgo a bien tenté d’obtenir l’autorisation de l’État afin de pouvoir augmenter plusieurs taxes : frais de notaire, taxe d’habitation sur les résidences secondaires, taxe de séjour sur les locations Airbnb. « Les marges de manœuvre financières de la ville sont extrêmement réduites », plaide la maire de Paris pour justifier sa demande, car elle avait bien besoin de ces entrées d’argent supplémentaires pour boucler son budget 2021. Mais sa requête a été en grande partie rejetée par le gouvernement qui n’a concédé qu’une légère augmentation de la taxe sur les locations touristiques.
Un budget 2021 entre accroissement de la dette et économies
C’est dans ce contexte économique très tendu qu’a été voté le budget 2021 de Paris le 15 décembre dernier. Pour pallier la baisse des recettes prévues l’an prochain tout en maintenant un haut niveau d’investissement, la Mairie de Paris a fait le choix de recourir à de nouveaux emprunts pour un montant de 781 millions d’euros. Une décision qui va porter la dette de la ville de Paris à 7,1 milliards d’euros à la fin de l’année 2021, soit une hausse de 15 % en un an. Parallèlement, la municipalité va devoir aussi se montrer prudente dans sa gestion et essayer de faire des économies.
Dans cette optique, la mairie de Paris a, par exemple, lancé une vaste étude big data sur le contrôle du système interne de facturation et de gestion des délais de paiement. L’objectif affiché est de traquer tous les dysfonctionnements tels que les factures en doublons, celles qui ne partent pas ou encore les problèmes d’impayés, qui représentent un coût non négligeable. « Nous estimons que nous pourrions récupérer 20 à 30 millions d'euros par an », avance Emmanuel Grégoire, premier adjoint à la Marie de Paris en charge de l’urbanisme, de l’architecture, du Grand Paris, des relations avec les arrondissements et de la transformation des politiques publiques.
Il existe un autre secteur où la ville de Paris pourra faire de belles économies à partir de l’an prochain : l’éclairage public. En effet, la municipalité a lancé un appel d’offres il y a quelques mois et devra choisir l’opérateur qui l’accompagnera au cours des dix prochaines années. Un choix crucial, car, de l’aveu même d’Emmanuel Grégoire, l’éclairage est « le plus grand marché en valeur de la ville » avec un milliard d’euros à la clé. Étant donné la somme importante qui est en jeu, la mairie va devoir se montrer particulièrement attentive au moment de faire son choix, surtout lorsque l’on sait que l’opérateur actuel, Evesa, a régulièrement réussi à dégager des résultats confortables depuis 10 ans.
Par ailleurs, la municipalité devra également étudier avec minutie les contrats afin de voir quelles solutions le futur opérateur lui proposera pour réduire la facture énergétique de la capitale. Actuellement, l’éclairage public représente 30 % des dépenses énergétiques annuelles de Paris et la ville compte bien faire baisser la facture, notamment en remplaçant les lampes à sodium par des LED, beaucoup moins énergivores. Elle a déjà commencé à le faire, puisque 34 000 points lumineux sont aujourd’hui équipés de cette technologie, mais cela semble encore bien peu au regard des 192 000 points d’éclairage public que compte la capitale. Autant dire que la marge de progression est importante et que la mairie de Paris peut espérer un éclairage public plus efficace encore et à un moindre coût.