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Emploi public : comment la France se compare-t-elle ?


Clarisse Rosius
Mardi 26 Décembre 2017





La France passe volontiers pour la championne toutes catégories en matière d'emploi public. Qu'en est-il réellement ? Notre pays fait-il vraiment figure d'exception parmi les pays développés, avec un secteur public particulièrement volumineux, voire pléthorique ? En d'autres termes, la France est-elle « sur-administrée » ? Souvent à l'ordre du jour, la question revient avec plus d'acuité en période de contraintes sur les finances publiques.


Source : Pixabay, image libre de droits
Source : Pixabay, image libre de droits
Le nombre d'emplois publics pour 1 000 habitants varie fortement d'un pays à l'autre : il est de 40 au Japon contre 159 en Norvège. La France présente un taux relativement élevé avec 89 emplois publics pour 1 000 habitants. Cependant, le périmètre de l'administration publique varie d'un pays à l'autre, ce qui rend les comparaisons internationales délicates : en considérant les seuls emplois des administrations on occulte les postes financés par la puissance publiques de manière indirecte.

Pour intégrer ces emplois publics indirects, il faut également s'intéresser plus largement au niveau des dépenses publiques de fonctionnement et au financement socialisé de services marchands au bénéfice de la population. 

Sur le premier plan, la situation de la France n'apparaît pas particulièrement atypique. Certes, les dépenses de rémunération sont élevées (13 % du PIB en 2015). Cependant, lorsqu'on leur ajoute les frais de fonctionnement « hors personnel » (dépenses d'entretien, achat de fournitures et de prestations privée), les écarts entre pays tendent à s'atténuer. Les charges directes de fonctionnement, soit 18 % du PIB en 2015, sont à un niveau proche du Royaume-Uni, de l'Autriche, du Portugal et de la Belgique. Ceci traduit le fait que la France a en fait arbitré en faveur de l'emploi direct au détriment de l'externalisation. Au total, les dépenses de fonctionnement « indirectes », qui recouvrent les prestations sociales, en nature, de services marchands au bénéfice de la population (remboursement des consultations, aides au logement, etc.), représentent 6 % du PIB contre 8 % en Allemagne, 9 % au Japon et 10 % aux Pays-Bas.

Dans la plupart des pays considérés, dont la France, c'est l'éducation qui constitue le premier poste de dépenses publiques de personnel, où il s'explique par le niveau relativement élevé de la population scolaire, mais aussi par une part importante d'emplois non enseignants.

Dans d'autres pays, c'est la santé (Finlande, Norvège ou Royaume-Uni) ou la protection sociale (Danemark, Suède) qui concentrent les ressources. En France, les moyens humains, publics et privés, consacrés à la santé et à l'action sociale se situent dans la moyenne des pays considérés. Concernant les dépenses (publiques et privées) de santé, la France se trouve ldans la moyenne haute avec des dépenses de l'ordre de 11 % du PIB et un financement public de près de 80 % de ces dépenses en 2015.

De fortes disparités existent entre les pays dans le taux d'administration du secteur de la santé et de l'action sociale. Elles s'expliquent souvent par l'importance variable de services fournis aux citoyens par des producteurs du secteur privé, financés sur fonds publics.