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Dark Patterns : la manipulation des sites de e-commerce


Paolo Garoscio
Vendredi 21 Juin 2024





Alors que les consommateurs sont de plus en plus nombreux à effectuer leurs achats en ligne, les techniques manipulatoires des sites d'e-commerce, connues sous le nom de dark patterns, continuent de faire des ravages. L'UFC-Que Choisir a publié le 20 juin 2024 une étude dénonçant l'ampleur de ces pratiques trompeuses et appelant à des sanctions plus sévères.


Les dark patterns manipulent les consommateurs

Les dark patterns sont des interfaces numériques spécialement conçues pour exploiter les biais cognitifs des consommateurs. Ces techniques insidieuses peuvent sembler inoffensives, mais elles influencent profondément nos décisions d'achat. Par exemple, il n'est pas rare de rencontrer des fausses promotions où les prix affichés comme réduits ne l'ont jamais été réellement. Une technique de manipulation qui pousse les consommateurs à croire qu'ils réalisent une bonne affaire, alors qu'ils paient souvent le prix fort.

Un autre exemple de dark pattern est l'utilisation d'un sentiment d'urgence pour inciter à l'achat. Des messages tels que "seulement 3 articles restants" ou "offre valable jusqu'à minuit" créent une pression temporelle artificielle. Ce type de manipulation joue sur la peur de manquer une opportunité, forçant ainsi une décision d'achat rapide et souvent irréfléchie.

Les sites de e-commerce sont les rois des dark patterns

L'UFC-Que Choisir a analysé les pratiques des 20 principales plateformes de commerce en ligne en France, telles que Temu, AliExpress, Amazon, et Veepee, et a découvert que toutes utilisent des dark patterns malgré l'interdiction établie par le règlement européen sur les services numériques (DSA). Temu, en particulier, arrive en tête avec 11 dark patterns identifiés, incluant des promotions où les prix ne sont révélés qu'au moment de l'ajout au panier. AliExpress et Amazon ne sont pas en reste, recourant à des prix barrés trompeurs et à des publicités qui se fondent dans les résultats de recherche.

Ces pratiques non seulement augmentent les dépenses des consommateurs, mais elles les poussent également à acheter des produits dont ils n'ont pas besoin ou à consentir à des services supplémentaires de manière inconsciente. Le règlement européen sur les services numériques (DSA), en vigueur depuis février 2024, interdit explicitement ces pratiques. Cependant, l'étude de l'UFC-Que Choisir révèle que cette interdiction est loin d'être respectée. L'association a signalé ces violations à la DGCCRF et à la Commission européenne, demandant des sanctions plus sévères pour les contrevenants. Elle a également porté plainte contre plusieurs plateformes, y compris Temu, pour non-respect du DSA.



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