Dépistage et masques sont les seuls outils pour lutter contre le Covid-19. Mais encore faut-il les manier avec justesse. « Les autorités françaises ont enfin compris que le port du masque est utile, mais l’essentiel, à savoir l’identification rapide et généralisée des porteurs du virus par test PCR, n’est toujours pas à l’ordre du jour. La plupart des personnes infectées ne sont contagieuses que pendant une dizaine de jours ; pour réduire la transmission du virus, il faut donc les trouver dans cette période et les isoler » explique Catherine Hill, épidémiologiste, dans une tribune publiée par Le Monde .
L’ancienne chercheuse à l’Institut de cancérologie Gustave-Roussy est en désaccord avec la stratégie actuelle de focalisation sur les foyers. Ces « clusters » qui sont considérés comme tels, à partir d’au moins trois cas liés par un événement ou un lieu en une semaine. « On voit bien qu’une partie de la circulation du virus échappe à cette surveillance : une personne contagieuse qui se déplace peut contaminer d’autres personnes ici où là, sans que ces contaminations correspondent à un foyer identifiable. C’est d’ailleurs pour cela que les foyers identifiés rassemblent des personnes repérables par leur appartenance à un groupe : rassemblements familiaux, entreprises privées et publiques, établissements de santé… », écrit-elle.
« On peut aussi surveiller des indicateurs de recours aux soins : actes de SOS-Médecins, passages aux urgences pour suspicion de Covid-19, hospitalisations et admissions en réanimation pour Covid-19. Ces indicateurs sont bien mesurés, mais les deux derniers sont observés avec retard par rapport à la contamination. Pour contrôler l’épidémie, il faut chercher systématiquement les porteurs du virus en testant massivement la population. Les résultats de l’expérience lancée fin juin, consistant à envoyer 1,3 million de bons aux assurés sociaux de plusieurs communes d’Ile-de-France particulièrement touchées, n’ont pas été communiqués. Doit-on en déduire qu’ils sont très mauvais ? A l’heure actuelle, les tests se font sans aucune stratégie identifiable : ils sont certes gratuits et sans ordonnance, mais les personnes les plus probablement positives ne sont pas particulièrement incitées à se faire dépister. Ce n’est pas ainsi que l’épidémie va être contrôlée » ajoute la spécialiste.
Lire en intégralité la tribune de Catherine Hill sur le site du « Monde »
L’ancienne chercheuse à l’Institut de cancérologie Gustave-Roussy est en désaccord avec la stratégie actuelle de focalisation sur les foyers. Ces « clusters » qui sont considérés comme tels, à partir d’au moins trois cas liés par un événement ou un lieu en une semaine. « On voit bien qu’une partie de la circulation du virus échappe à cette surveillance : une personne contagieuse qui se déplace peut contaminer d’autres personnes ici où là, sans que ces contaminations correspondent à un foyer identifiable. C’est d’ailleurs pour cela que les foyers identifiés rassemblent des personnes repérables par leur appartenance à un groupe : rassemblements familiaux, entreprises privées et publiques, établissements de santé… », écrit-elle.
« On peut aussi surveiller des indicateurs de recours aux soins : actes de SOS-Médecins, passages aux urgences pour suspicion de Covid-19, hospitalisations et admissions en réanimation pour Covid-19. Ces indicateurs sont bien mesurés, mais les deux derniers sont observés avec retard par rapport à la contamination. Pour contrôler l’épidémie, il faut chercher systématiquement les porteurs du virus en testant massivement la population. Les résultats de l’expérience lancée fin juin, consistant à envoyer 1,3 million de bons aux assurés sociaux de plusieurs communes d’Ile-de-France particulièrement touchées, n’ont pas été communiqués. Doit-on en déduire qu’ils sont très mauvais ? A l’heure actuelle, les tests se font sans aucune stratégie identifiable : ils sont certes gratuits et sans ordonnance, mais les personnes les plus probablement positives ne sont pas particulièrement incitées à se faire dépister. Ce n’est pas ainsi que l’épidémie va être contrôlée » ajoute la spécialiste.
Lire en intégralité la tribune de Catherine Hill sur le site du « Monde »