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La chute de l'emploi à domicile


Mercredi 16 Avril 2014





Le nombre d'heures déclarées par les employeurs de salariés à domicile accuse une chute de 6,1% au 4ème trimestre 2013 par rapport à la même période sur 2012.


"Nous n'avions pas, depuis 10 ans, constaté une telle dégradation" a déclaré Marie-Béatrice Levaux, présidente de la Fepem (Fédération des particuliers employeurs). Et pour autant, malgré la crise, les besoins des employeurs n'ont pas disparu, ce qui laisse pressentir une nette augmentation du travail au noir.

Le ralentissement concerne toutes les activités du secteur

Les chiffres publiés le 11 avril par l'Acoss (l'organisme collecteur des cotisations de Sécurité sociale) sont à la baisse et concerne tout type d'emploi à domicile : la garde d'enfants mais aussi l'aide-ménagère, l'aide aux personnes âgées ou le soutien scolaire. Sur un an, la masse salariale a baissé de 5,7% note l'Acoss, un recul qui correspond à la réduction du nombre d'employeurs (-3,2%, soit 1,00 million d'employeurs) et du nombre d'heures déclarées par chaque employeur (-6,1%, soit 130 millions d'heures).

Des sous-déclarations en réponse à la réforme des avantages fiscaux

Les réformes successives des avantages fiscaux ont sans aucun doute incité un grand nombre de familles à sous-déclarer leurs employés, voire à les employer au noir. Le gouvernement Fillon avait commencé, en janvier 2011, par supprimer l'abattement de 15% sur le salaire réel de l'employé et le gouvernement Ayrault avait poursuivi en 2013 en supprimant la possibilité de déclarer son employé au forfait (ce qui permettait de payer des charges basées sur le SMIC et ce, quel que soit le montant du salaire versé). Certes, cette dernière mesure avait été accompagnée par un allègement de charges, mais dont le montant est resté insuffisant selon la Fepem.

Alléger les charges en urgence

Un allègement de charges permettrait de créer 50 000 emplois en 1 an, selon la Fepem. Plus de 150 000 nouveaux employeurs pourraient embaucher un salarié, soit 2 millions d'heures déclarées en supplément. C'est ce que la Fepem appelle sa "déclinaison du pacte de responsabilité, adaptée à [son] secteur." Car ce sont précisément les classes moyennes, constituées de ménages ayant le plus besoin d'employés à domicile, et par ailleurs les plus durement touchés par les augmentations d'impôts, qui subissent le plus douloureusement la situation.

Un phénomène qui touche toute l'Europe

La recrudescence du travail "au gris" (sous-déclaration) ou "au noir" (non déclaration) touche l'ensemble des pays européens selon une étude de la Commision européenne sur le travail dissimulé. Si 11% des Européens en moyenne déclarent avoir déjà fait appel à une activité non déclarée, ils sont 30% en Grèce à avoir été au moins 1 fois dans cette situation et seulement 9% en France, soit 2 points en dessous de la moyenne.