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En Jordanie, une aide pour les femmes qui accouchent


Clarisse Rosius
Lundi 7 Octobre 2019





Grâce au soutien de l'Union Européenne et du Ministère de l'Europe et des Affaires étrangères, Première Urgence Internationale vient en aide aux femmes réfugiées et vulnérables en Jordanie. L'ONG assure la mise à disposition d'informations fiables, ainsi qu'une assistance financière pour faciliter l'accès aux services de santé nationaux. Depuis juin 2018, le programme a bénéficié à 1 600 foyers, soit 7 321 personnes, permettant de réduire le taux de mortalité évitable dans le pays.


Source : Pixabay, image libre de droits
Source : Pixabay, image libre de droits
Les populations vulnérables en Jordanie ont des difficultés à accéder au système de santé national : "le coût des services de santé de base n'est que partiellement couvert par le gouvernement jordanien", explique dans un communiqué l'organisme Première Urgence internationale, qui ajoute qu'il "demeure souvent inabordable pour ces foyers".

Pour les réfugiés qui vivent dans le pays, "la barrière économique est d'autant plus problématique". Ainsi, comme le souligne Première Urgence, "entre février 2018 et avril 2019, ils devaient payer, en plus, 80% de la taxe appliquée aux étrangers; et encore aujourd'hui, les réfugiés (Syriens et non-Syriens) qui n'ont pas suffisamment de pièces justificatives ont un accès limité aux services de santé publiques'. De ce fait, ils doivent souvent "se tourner vers les hôpitaux privés, où les coûts sont jusqu'à trois fois plus élevés que dans le public."

Face à cette réalité, Première Urgence Internationale a décidé dans un communiqué "de mettre en place un programme intitulé « Cash for health ». Une intervention rendue possible par le soutien financier de l'Union Européenne et du Ministère français des Affaires Étrangères."

L'organisme rappelle que le programme est en place "dans 6 gouvernorats du pays, depuis juin 2018" et qu'il "consiste en une sélection de femmes enceintes vulnérables, pour leur apporter un soutien individuel, une aide financière en espèces, et des sessions d'information et sensibilisation." L'objectif est ainsi "d'améliorer leur accès aux services de santé et faciliter les accouchements."

L'objectif de cette aide financière est d'améliorer entre autres "l'accès des soins pré et postnataux, afin de réduire la mortalité maternelle et les stratégies d'adaptation négatives." Par exemple (l'accouchement à domicile non-sécurisé, un endettement excessif, ou le travail des enfants pour augmenter les revenus du foyer."

En effet, les revenus moyens d'un foyer de réfugiés syriens en Jordanie représentent "environ 200 dollars jordaniens (JOD) par mois", et "le coût d'un accouchement classique en hôpital est de 70 JOD, et jusqu'à 330 JOD pour une césarienne; Le budget d'un accouchement peut donc représenter de 35% à plus de 150% du revenu mensuel de ces foyers."

La valeur de l'aide financière "est calculée sur le coût d'un accouchement dans les hôpitaux (public ou privés) identifiés dans les gouvernorats d'intervention", explique l'organisme, qui ajoute que "cela inclue également les coûts additionnels pour le transport."

Cela a ainsi permis, à ce jour, à "864 femmes vulnérables, dont 320 Jordaniennes (37%) et 544 réfugiées (63%), d'accoucher en toute sécurité". Cela leur a aussi évité de devoir emprunter de l'argent, ou d'avoir des complications administratives avec les hôpitaux. « Les conditions de mon accouchement étaient bien meilleures à l'hôpital. J'ai pu bénéficier d'anti-douleur, la salle était propre, et les équipes ont pris soin de moi et de mon bébé », témoigne dans ce même communiqué une bénéficiaire. Cette jeune maman de 27 ans, réfugiée syrienne, avait accouché à domicile pour ses premiers enfants. Grâce à ce programme elle a pu, cette fois, accoucher à l'hôpital en sécurité.