Ils tentent de trouver des abris dissimulés mais proches du CPA (Centre de Premier Accueil) de la Porte de la Chapelle, accès principal au dispositif de premier accueil et surtout lieu d'ancrage des associations d'aide aux migrants. Depuis le dernier démantèlement des campements où vivaient plus de 2 700 personnes autour de la Porte de la Chapelle, le 18 août 2017, la situation s'est considérablement durcie : constamment délogés et harcelés la nuit par les forces de l'ordre, les migrants sont obligés de se cacher pour dormir, souvent sans duvet, sans couverture, sans tente.
Comme le résume Ibrahim, originaire du Soudan, rencontré par nos équipes : « Ce qui est terrible ici, c'est la pluie et la police. La pluie nous oblige à nous terrer sous les ponts et dès que l'on s'abrite la police rapplique pour nous disperser. Depuis que j'ai pris la route de l'exil, les policiers nous ont traqués sans répit. Je ne pensais pas qu'en France le traitement serait pareil. Ici, on n'a nulle part où dormir. Dès que l'on s'assoit quelque part, les policiers arrivent et nous demandent de partir. En pleine nuit ils viennent nous réveiller pour que l'on parte. A chaque fois on leur demande : partir pour aller où ? Où est-ce que l'on peut aller ? Dès fois ils nous disent : "I don't know, just leave". Moi je n'ai pas d'autre choix que de demander l'asile ici. Au Soudan il n'y a que la mort. »
Invisibles aux yeux de la population locale, isolés dans les rues de Paris, les migrants ont un accès aux soins et aux services de base de plus en plus compliqué. Dans ces conditions, avec la période hivernale et sans possibilité d'hébergement, leur état de santé ne peut que s'aggraver. C'est ce que constatent au quotidien nos équipes, à travers des cliniques ou des maraudes.
« Avec les températures hivernales, les migrants qui vivent toujours à la rue et n'ont aucune solution d'hébergement ne peuvent plus se laver aux différents points d'eau extérieurs. La seule solution, ce sont les bains douches - mais il faut souvent payer et les migrants ne sont pas toujours acceptés dans ces lieux. A cause de ces conditions, il y a un véritable risque d'avoir une augmentation des problèmes dermatologiques et des cas de gale », explique Corinne Torre, cheffe de mission France pour MSF.
Cette politique assumée de non accueil et de dispersion se double d'un réel manque d'information à la disposition des migrants. Pour Jemal, originaire d'Éthiopie, qui est à Paris depuis un mois, « cette situation est absurde. J'ai connu les camps de réfugiés en Afrique. C'est chaotique et précaire mais au moins souvent, sur les camps de l'ONU, on a une tente, de quoi manger, des informations et on est en sécurité. Ici les seules informations qui tournent sont des rumeurs qui circulent dans la rue, la police nous persécute comme si nous étions des criminels. »
Une mise à l'abri immédiate, digne et inconditionnelle des personnes est nécessaire ainsi que la fin du harcèlement policier sur les migrants. « Avec l'arrivée de l'hiver, l'heure n'est plus aux effets d'annonce, l'hébergement d'urgence et l'ouverture rapide de centres d'accueil supplémentaires proposant une protection et un accompagnement adapté sont essentiels. Il faut que les pouvoirs publics agissent et au plus vite », conclut le Dr Françoise Sivignon, Présidente de Médecins du Monde France.
Comme le résume Ibrahim, originaire du Soudan, rencontré par nos équipes : « Ce qui est terrible ici, c'est la pluie et la police. La pluie nous oblige à nous terrer sous les ponts et dès que l'on s'abrite la police rapplique pour nous disperser. Depuis que j'ai pris la route de l'exil, les policiers nous ont traqués sans répit. Je ne pensais pas qu'en France le traitement serait pareil. Ici, on n'a nulle part où dormir. Dès que l'on s'assoit quelque part, les policiers arrivent et nous demandent de partir. En pleine nuit ils viennent nous réveiller pour que l'on parte. A chaque fois on leur demande : partir pour aller où ? Où est-ce que l'on peut aller ? Dès fois ils nous disent : "I don't know, just leave". Moi je n'ai pas d'autre choix que de demander l'asile ici. Au Soudan il n'y a que la mort. »
Invisibles aux yeux de la population locale, isolés dans les rues de Paris, les migrants ont un accès aux soins et aux services de base de plus en plus compliqué. Dans ces conditions, avec la période hivernale et sans possibilité d'hébergement, leur état de santé ne peut que s'aggraver. C'est ce que constatent au quotidien nos équipes, à travers des cliniques ou des maraudes.
« Avec les températures hivernales, les migrants qui vivent toujours à la rue et n'ont aucune solution d'hébergement ne peuvent plus se laver aux différents points d'eau extérieurs. La seule solution, ce sont les bains douches - mais il faut souvent payer et les migrants ne sont pas toujours acceptés dans ces lieux. A cause de ces conditions, il y a un véritable risque d'avoir une augmentation des problèmes dermatologiques et des cas de gale », explique Corinne Torre, cheffe de mission France pour MSF.
Cette politique assumée de non accueil et de dispersion se double d'un réel manque d'information à la disposition des migrants. Pour Jemal, originaire d'Éthiopie, qui est à Paris depuis un mois, « cette situation est absurde. J'ai connu les camps de réfugiés en Afrique. C'est chaotique et précaire mais au moins souvent, sur les camps de l'ONU, on a une tente, de quoi manger, des informations et on est en sécurité. Ici les seules informations qui tournent sont des rumeurs qui circulent dans la rue, la police nous persécute comme si nous étions des criminels. »
Une mise à l'abri immédiate, digne et inconditionnelle des personnes est nécessaire ainsi que la fin du harcèlement policier sur les migrants. « Avec l'arrivée de l'hiver, l'heure n'est plus aux effets d'annonce, l'hébergement d'urgence et l'ouverture rapide de centres d'accueil supplémentaires proposant une protection et un accompagnement adapté sont essentiels. Il faut que les pouvoirs publics agissent et au plus vite », conclut le Dr Françoise Sivignon, Présidente de Médecins du Monde France.