Speedy Life
Actu

Sport et machisme : et si c’était une question de spectacle ?


Clarisse Rosius
Lundi 25 Mars 2019





A l’approche de la Coupe du monde féminine de football organisée par la France, les voix dénonçant le machisme autour du sport se font de plus en plus audibles. Si des éléments montrent effectivement des injustices, quelques faits sur les différences de niveau doivent être rappelés.


Creative Commons - Pixabay
Creative Commons - Pixabay
Quand à la remise du premier ballon d’or féminin de l’histoire est remis à Ada Hergerberg, l’absurde de la question du DJ Martin Solveig était évident. Le machisme aussi surement. Alors que la joueuse norvégienne de l’Olympique Lyonnais était récompensée pour ses performances sportives, le DJ lui demandait si elle savait « tweekré », en gros bouger ses fesses en rythmes… L’épisode a été fortement remarqué et souligné, sans doute à raison, comme le symbole du machisme dans le sport. De fait, personne n’a demandé à Lucas Modric – lauréat masculin – s’il savait lui danser.

Mais la question de la différence de traitement entre sportifs masculins et féminins est trop souvent abordée de manière hypocrite. Car si personne ne nie l’injustice ou le sexisme qui touche les sportives, on n’aborde que rarement les grandes différences de performances qui existent. Une enquête de TF1 sur la perception du sport estimait ainsi que le machisme était très présent. « En ce qui concerne les adultes, si "seulement" 53% estiment que le sport est un milieu d’hommes, 84% s’accordent sur le fait que ce dernier est encore trop macho, et ce, alors même que le sport féminin apparait comme porteur davantage de valeurs que le sport masculin. En effet, alors que le premier est perçu comme plus porté sur l’esprit d’équipe et le respect, le second est associé à des valeurs qui s’éloignent parfois de l’esprit sportif comme l’argent. Des différences de perception qui pourraient conduire un grand nombre de consommateurs à se tourner vers des annonceurs s’impliquant dans le sport féminin » rapporte Au Féminin .

A l’approche de la Coupe du Monde de football féminine organisée en France et dont les droits télés ont été obtenus par TF1, on peut comprendre l’intérêt de la chaine à rapporter le résultat de son sondage « Tout sexe confondu, 84 % de la population pense même que le sport féminin est aussi intéressant à regarder que le sport masculin et 64% manifeste leur intention de soutenir les bleues pendant le mondial. Des chiffres plus qu’encourageant qui ne devraient que s’accroître ces prochaines années » lit-on plus loin. Mais force est de constater qu’il existe un gouffre de niveau entre hommes et femmes dans la plupart des sports. Et s’il n’y a pas de différence de performances, alors comment expliquer que hommes et femmes ne sont pas mélangés ? C’est un fait que l’on aurait tort de nier au risque de décrédibiliser la véritable lutte contre les injustices.