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Zemmour : le CSA n'est pas un tribunal


Clarisse Rosius
Vendredi 25 Octobre 2019





Alors que les débats et prises de position se multiplient concernant l’arrivée de Eric Zemmour comme chroniqueur quotidien sur CNews, on oublie trop souvent qu’il existe des lois pour encadrer les prises de paroles publiques. En dehors de celles-ci, les prises de positions sont d’ordre idéologique ou militant.


Creative Commons - Pixabay
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Après le discours de Eric Zemmour à la convention de la droite fin septembre, des signalements ont été faits à la justice et des enquêtes ont été ouvertes. Désormais, c’est à la justice de trancher. Depuis cette date, les prises de positions sur ce sujet ont pris une tout autre tournure. 

A la lecture d’un article du journal Le Monde  sur la position du Conseil supérieur de l’audiovisuel (CSA), l’on comprend vite que le débat a changé de dimension. Plutôt que de se demander si le CSA avait noté des dérives sur les principes déontologiques de bases de la télévision, le quotidien de l’après-midi semble s’interroger sur la capacité de cette instance à lutter contre le polémiste : « Le Conseil supérieur de l’audiovisuel (CSA) doit-il et peut-il contrer Eric Zemmour, présent quotidiennement à la télévision ? L’essayiste, dont l’allocution du 28 septembre, lors de la « convention de la droite » organisée par des proches de Marion Maréchal, avait été diffusée in extenso sur LCI, officie, depuis le 14 octobre, chaque soir sur CNews pendant une heure. Problème : la mission du CSA n’est pas de sanctionner des propos potentiellement illégaux, mais d’obliger les chaînes à respecter leurs conventions et un certain nombre de règles déontologiques fixées et ce, sans nuire à la liberté d’expression. C’est muni de cet arsenal juridique complexe que le régulateur a tenté de lancer un avertissement aux chaînes de télévision, jeudi 24 octobre. »

Quel que soit l’avis que l’on puisse avoir sur ce feuilleton interminable, il est pour le moins inquiétant de voir une institution ou des associations tenter d’obtenir quelque chose sans que la justice n’aie tranché. Dans le domaine de la liberté d’expression et du droit de la presse, il existe des lois sur la diffamation, incitation à la haine, injures ou violation de la vie privée. On  peut ensuite avoir un avis ferme et critique sur une ligne éditoriale ou sur des propos politiques, mais le débat d’idées ne peut pas consister à qualifier en permanence des propos et décider sans bases légales qui peut ou non s’exprimer.