« J’adore les femmes, mais elles font trop de drames ! » ; « Vous ferez partie du comité de direction lorsque vous saurez jouer au golf. » À mi chemin entre les films Working Girl et Le loup de Wall Street, le roman de Maureen Sherry, Opening Belle, bientôt adapté à l’écran, dépeint une réalité glaçante. Le monde de la finance sexiste et macho ? Ben voyons. L’auteur, ex-trader à New York dans les années 90, revient sur les onze années qu’elle a passé chez Bear Stearns, prestigieuse banque d’affaires avant son cassage de gueule en 2008.
Son quotidien de l’époque : « blagues sexistes, discrimination » cite madame.lefigaro.fr. Évidemment, des disparités salariales énormes : à Wall Street dans les années 90, les femmes gagnent parfois 40% de moins que leurs confrères masculins. Et surtout, des blagues potaches, voire salaces, le plus souvent situées sous la ceinture. Ainsi, lors de sa première journée de travail, ses collègues ont remplacé « les rondelles de pepperoni de sa pizza par… des préservatifs, sortis de leur emballage. » De ces expériences, elle a tiré Opening Belle, une fiction écrite sur « un mode romancé et humoristique. » Malheureusement non traduite en Français.
« À l’évidence, je ne travaillais pas dans une sorte d’amicale féminine où l’entraide et la compassion étaient de mise. Non seulement on ne se soutenait pas entre femmes, mais on préférait faire le dos rond et endurer plutôt que faire des vagues (…) On faisait partie d’une équipe. Et comme les membres d’une famille dysfonctionnelle, on préférait garder nos petits secrets pour nous. » Et les secrets pouvaient aller jusqu’à cacher une grossesse ou le fait d’être mariée. Surtout, ne jamais pleurer. Même quand, raconte Maureen Sherry, « de retour de congé de maternité, non contente de trouver son bureau et sa fonction occupés par un autre, ses collègues masculins meuglaient sur son passage lorsqu’elle allait à l’infirmerie tirer son lait. »
Le pire, c’est que la loi du silence règne. Et pour cause : « les banques ont, en effet, plusieurs armes efficaces pour faire régner l’omerta. La première est le U4 : un document que chaque jeune recrue signe à l’embauche, et qui stipule que tout conflit interne doit se régler à l’intérieur des murs de l’entreprise. Ou comment laver son linge sale en famille, en somme. » Un système « très pernicieux », juge Maureen Sherry, « car, en général, vous êtes tellement contente d’avoir le job que vous ne vous inquiétez pas de la portée, à long terme, d’avoir signé un tel papier. » Si certaines femmes démissionnent, c’est avec un chèque et en signant une clause de non-divulgation. Heureusement, Opening Belle a brisé l’omerta, et bientôt, le film le fera encore un peu plus.
Opening Belle, Maureen Sherry (Simon & Schuster).
Son quotidien de l’époque : « blagues sexistes, discrimination » cite madame.lefigaro.fr. Évidemment, des disparités salariales énormes : à Wall Street dans les années 90, les femmes gagnent parfois 40% de moins que leurs confrères masculins. Et surtout, des blagues potaches, voire salaces, le plus souvent situées sous la ceinture. Ainsi, lors de sa première journée de travail, ses collègues ont remplacé « les rondelles de pepperoni de sa pizza par… des préservatifs, sortis de leur emballage. » De ces expériences, elle a tiré Opening Belle, une fiction écrite sur « un mode romancé et humoristique. » Malheureusement non traduite en Français.
« À l’évidence, je ne travaillais pas dans une sorte d’amicale féminine où l’entraide et la compassion étaient de mise. Non seulement on ne se soutenait pas entre femmes, mais on préférait faire le dos rond et endurer plutôt que faire des vagues (…) On faisait partie d’une équipe. Et comme les membres d’une famille dysfonctionnelle, on préférait garder nos petits secrets pour nous. » Et les secrets pouvaient aller jusqu’à cacher une grossesse ou le fait d’être mariée. Surtout, ne jamais pleurer. Même quand, raconte Maureen Sherry, « de retour de congé de maternité, non contente de trouver son bureau et sa fonction occupés par un autre, ses collègues masculins meuglaient sur son passage lorsqu’elle allait à l’infirmerie tirer son lait. »
Le pire, c’est que la loi du silence règne. Et pour cause : « les banques ont, en effet, plusieurs armes efficaces pour faire régner l’omerta. La première est le U4 : un document que chaque jeune recrue signe à l’embauche, et qui stipule que tout conflit interne doit se régler à l’intérieur des murs de l’entreprise. Ou comment laver son linge sale en famille, en somme. » Un système « très pernicieux », juge Maureen Sherry, « car, en général, vous êtes tellement contente d’avoir le job que vous ne vous inquiétez pas de la portée, à long terme, d’avoir signé un tel papier. » Si certaines femmes démissionnent, c’est avec un chèque et en signant une clause de non-divulgation. Heureusement, Opening Belle a brisé l’omerta, et bientôt, le film le fera encore un peu plus.
Opening Belle, Maureen Sherry (Simon & Schuster).