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Non l’excision n’est pas un problème seulement africain


Clarisse Rosius
Lundi 22 Août 2016





Les travaux de l’ONG russe Initiative Justice ont beaucoup fait parler d’eux en montrant que l’excision était très largement pratiquée dans le petit pays du Caucase du Daghestan. Le phénomène est mondial et d’autant plus inquiétant qu’il est en croissance : entre 2014 et 2016, 70 millions de cas supplémentaires ont été estimés.


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Non, l’excision n’est pas une pratique désuète, uniquement pratiquée dans quelques coins reculés d’Afrique. Le phénomène est mondial et en plein essor. Cette affirmation vaut la peine d’être répétée tant il semble que la réalité est mal connue.

Si l’actualité laisse une nouvelle place l’excision c’est grâce à une ONG russe, Initiative Justice. Cette dernière vient de publier une enquête sur les mutilations sexuelles sur des petites filles, adolescentes et femmes au Daghestan. Il apparait que dans ce petit pays du Caucase des dizaines de milliers de femmes ont été touchées durant les quarante-cinq dernières années. « Si les entretiens menés par l'ONG avec la population du Daghestan montrent que l'excision est perçue comme une exigence de la religion musulmane (nécessaire pour « qu'une jeune fille devienne une bonne musulmane, » afin de prévenir « des pratiques immorales »), l'étude montre aussi que cette pratique serait avant tout une tradition ethnique, qui précède parfois l'avènement de l'islam dans certaines régions du pays » précise Le Parisien, dans un article consacré à ce sujet.

 L'excision, qui consiste en une ablation partielle ou totale de l'appareil génital féminin à des fins non-médicales, tend à être perçue comme une pratique traditionnelle barbare qui concernerait principalement l'Afrique. Or, les derniers chiffres publiés sont stupéfiants. A travers plusieurs études parues durant l'année, l'UNICEF estime qu'aujourd'hui, dans le monde, plus de 200 millions de femmes et jeunes filles dans 30 pays ont subi une mutilation génitale. Sur ces 200 millions, plus de la moitié vivent dans 3 pays seulement, l'Indonésie, l'Egypte et l'Ethiopie, et 44 millions ont moins de 15 ans.
 

200 millions de femmes mutilées

« Plus inquiétant encore, les données de 2016 montrent une augmentation de 70 millions de femmes mutilées comparé à 2014. Selon le rapport onusien, cette augmentation est dûe à la croissance démographique dans certains pays mais surtout à la prise en compte des données indonésiennes, publiées pour la première fois par le gouvernement local. Une publication perçue comme un premier pas vers la lutte contre l'excision dans le pays selon l'UNICEF » continue le quotidien français.

En France on estime à plus de 50 000 le nombre de femmes excisée sans pouvoir s'appuyer sur des études assez précises pour avoir une estimation précise.