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Le come-back du col-roulé?


Lundi 4 Janvier 2016





Oublié au fond d'un placard, le col-roulé revient en force. Mais peut-il être à nouveau cool ? C'est la question que se pose le journaliste du « New York Times ».


Steve Jobs, Marguerite Duras, Jacques Brel, Juliette Gréco… Leur point commun ? Le col roulé. Sujet futile pour certains... Pourtant, le New York Times consacre un long papier à cette pièce d’habillement. Considérée comme ringarde depuis le mitan des années 80, elle pourrait bien revenir en force. Mais si son come-back est avéré, la question cruciale que se pose le journaliste du New York Times est celle-ci : peut-il être à nouveau cool ?

Pendant longtemps, il a été considéré comme austère. Mais aussi, comme super pratique, une pièce à enfiler (par le haut) et sans boutons. Ainsi, pour l’écrivain britannique Evelyn Waugh, pourtant dandy, il évitait « tous les gadgets peu romantiques comme les boutons de col ou les cravates. » C’est pourquoi cette pièce informelle est rapidement devenue un symbole d’anti-conformisme. Sa simplicité, rappelle le New York Times, a garanti son succès « international. »

Succès à l'export porté par Steve McQueen dans Bullitt en 1968, ou Richard Roundtree dans Shaft en 1971. De quoi faire du col-roulé, un « uniforme de la jet-set (cérébrale) », surtout quand la femme de lettres américaines Joan Didion l’adopte dans les années 70. Puis, il tombe dans l’oubli, avant d'émerger à nouveau dans les années 80. Parfait pour un week-end à la campagne, notamment avec un golden retriever sur les talons, et une épouse qui ressemble à « un top-model » peut-on lire dans le NYT.

À nouveau, le col-roulé est sur une rampe de lancement. Il arrivera à son apogée quand Steve Jobs, le co-fondateur d’Apple le portera comme une seconde peau. C’est l’apothéose du normcore, selon le New York Times, le non-style consacré en style. Pour la petite histoire, normcore ou pas, c’est quand-même le créateur japonais Issey Miyake qui en offre une centaine à Steve Jobs… Ce dernier a trouvé sa signature « stylistique », et aussi, un vêtement « pratique au quotidien », selon son biographe, Walter Isaacson. Dans tous les cas, la mutation « techno-corporate » de Steve Jobs est bien entamée, grâce à cette pièce à la fois « utilitaire et utopique. »

Avant-gardiste aussi, car porter le col-roulé à cette époque, c’est aussi être un peu « en avance sur son temps. » Rétro-futuriste, le col-roulé donc. « La promesse », explique le journaliste du New York Times, Troy Patterson, d’un « monde qui évolue en dehors de ces satanés boutons qui manquent de simplicité. » Il représente bien un signe des temps. Et dans la foulée de cette « contre-rébellion » du col-montant, les sweatshirts et les hoodies, ces sweats à capuche qui pullulent aujourd'hui. Comme le col-roulé, mais peut-être encore plus, le hoodie est totalement mainstream car sans appartenance sociale attachée. Il se porte aussi bien en sortant d’un cours de yoga dans le 16ème arrondissement, qu’à Montfermeil dans le 9.3. En deux mots, il est low-key, comme son ancêtre le col-roulé. Discret en somme. Et cool donc.