Époque charnière. La mode des années 50 s’expose jusqu’en novembre au Musée Galliera. L’occasion pour Olivier Saillard, historien d’art et directeur du Palais Galliera, de revenir sur cette décennie marquante. Les années 50 sont les années d’après-guerre. Pour s’habiller, il n’y a pas trente six solutions. Le prêt-à-porter n'existe pas. Au début des années 50, soit on a de l’argent et on est une cliente de la haute couture. On choisit ses tenues dans les grandes maisons. En deuxième lieu, ce qu’on appelle la confection offre un choix limité. Pour les classes moyennes, on achète dans la presse spécialisée, des patrons à réaliser soi-même ou par une couturière. Dans tous les cas, le choix est réduit.
À la fin des années 50, la situation change radicalement. Le prêt-à-porter voit le jour. Il modifie considérablement la façon de s’habiller. Au-delà, il entérine la fin de la prédominance de la haute couture. A contrario, cette évolution s’est faite petit à petit «grâce aux médias, les années 50 sont l’occasion d’un formidable mouvement de démocratisation de la haute couture », explique Olivier Saillard à Next, (Libération).
La presse tire les cartes. Les couturiers s’y exposent ou non, à l’image de Balenciaga. Elle est visionnaire : « La presse prédit aussi ce qui va se démoder, spécule sur ce qui va être inventé. » Le mouvement des médias donne lieu à rythme plus effréné dans la mode. Par exemple, «la succession de lignes différentes chaque saison. Elles ont le mérite de faire vieillir la collection précédente et de réactiver le désir.» Il faut resituer les années 50 dans leur contexte. Elles succèdent aux restrictions engendrées par la guerre. Elles incarnent des années de consommation.
Au-delà, comme l’explique Olivier Saillard, cette décennie s’illustre par une grande technicité, «une virtuosité technique», à l'image du travail de Christian Dior. Par ailleurs, le cinéma et ce qu’il véhicule comme fantasme y est intimement lié. Les robes « correspondent d’ailleurs à l’idéal hollywoodien. » C’est une époque charnière. Comme celle des années 80 par exemple, exempte de toute réalité économique. Aujourd’hui, contrairement aux années 50, l’industrie du luxe domine.
Les années 50, la mode en France 1947-1957
Palais Galliera, musée de la Mode de la Ville de Paris, 10, avenue Pierre-Ier-de-Serbie, 75016. Jusqu’au 2 novembre.
À la fin des années 50, la situation change radicalement. Le prêt-à-porter voit le jour. Il modifie considérablement la façon de s’habiller. Au-delà, il entérine la fin de la prédominance de la haute couture. A contrario, cette évolution s’est faite petit à petit «grâce aux médias, les années 50 sont l’occasion d’un formidable mouvement de démocratisation de la haute couture », explique Olivier Saillard à Next, (Libération).
La presse tire les cartes. Les couturiers s’y exposent ou non, à l’image de Balenciaga. Elle est visionnaire : « La presse prédit aussi ce qui va se démoder, spécule sur ce qui va être inventé. » Le mouvement des médias donne lieu à rythme plus effréné dans la mode. Par exemple, «la succession de lignes différentes chaque saison. Elles ont le mérite de faire vieillir la collection précédente et de réactiver le désir.» Il faut resituer les années 50 dans leur contexte. Elles succèdent aux restrictions engendrées par la guerre. Elles incarnent des années de consommation.
Au-delà, comme l’explique Olivier Saillard, cette décennie s’illustre par une grande technicité, «une virtuosité technique», à l'image du travail de Christian Dior. Par ailleurs, le cinéma et ce qu’il véhicule comme fantasme y est intimement lié. Les robes « correspondent d’ailleurs à l’idéal hollywoodien. » C’est une époque charnière. Comme celle des années 80 par exemple, exempte de toute réalité économique. Aujourd’hui, contrairement aux années 50, l’industrie du luxe domine.
Les années 50, la mode en France 1947-1957
Palais Galliera, musée de la Mode de la Ville de Paris, 10, avenue Pierre-Ier-de-Serbie, 75016. Jusqu’au 2 novembre.