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Jérôme Kerviel : un tortueux chemin des salles de marché à la prison


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Jeudi 20 Mars 2014





Jérôme Kerviel, le trader de la Société Général tenu pour responsable des pertes considérables enregistrées par cette même banque entre 2005 et 2008 a été condamné le 19 mars 2014 à la prison par la Cour de cassation. Retour sur l’itinéraire du personnage principal de cette saga financière et judiciaire qui prend aujourd’hui des allures de quasi-rédemption.


Jérôme Kerviel, originaire de Bretagne, obtient son baccalauréat ES en 1995. Il décroche par la suite la maîtrise « banque et finance » de l’Université de Nantes et le master « management des opérations de marché » de l’Université Lyon 2. C’est à l’occasion de cette dernière formation, dispensée en alternance, qu’il fait ses premiers pas dans le milieu bancaire : il passe alors en effet 6 mois au BNP Arbitrage, filiale qui gère les activités de trading de la banque du même nom.
 
C’est en 2000 que Jérôme Kerviel fait son entrée à la Société Générale. Embauché au sein dans le cadre des activités de banque d’investissement de l’entreprise, il n’est tout d’abord pas directement impliqué dans les activités de trading. Ce n’est qu’en 2005 qu’il accède aux fonctions dans le cadre desquelles il commettra les fraudes qui causeront près de 5 milliards de pertes à la Société Générale.
 
En janvier 2008, consécutivement à la découverte de cette fraude, la banque porte plainte contre son courtier. Peu de temps après, Jérôme Kerviel est placé en détention à la Prison de la Santé, il y restera plus d’un mois avant d’en sortir suite à une procédure d’appel. Ce n’est qu’en janvier 2009 que les juges terminent leur instruction concernant la plainte déposée par la Société Général. En aout 2009, le jeune opérateur de marché est renvoyé devant le tribunal correctionnel.
 
Le procès de ce que l’on nomme alors « l’affaire Kerviel » débute le 8 juin 2010. Jérôme Kerviel est accusé de faux, usage de faux, abus de confiance, et introduction frauduleuse de données dans un système informatique ». La sentence rendue le 5 octobre 2010 le rend coupable de tous ces chefs d’inculpation, et condamne le trader à la prison ainsi qu’à verser près de 5 milliards d’euros de dommages et intérêt à la Société Général. Jérôme Kerviel dénonce un jugement qui fait de lui le bouc émissaire d’une affaire qui n’aurait pas éclaté sans la négligence de son employeur. En pleine tourmente médiatique, de nouveaux éléments lui permettent de faire appel.
 
La Cour d’appel de Paris ne casse toutefois pas le jugement du tribunal correctionnel. Mais Jérôme Kerviel continue malgré tout de clamer qu’il n’est pas l’unique responsable de ces pertes. Son entêtement et l’apparition de nouveaux éléments concernant des insuffisances dans les procédures de contrôle interne au sein la Société Générale le mèneront jusque devant la Cour de cassation. C’est cette même Cour qui a confirmé le mercredi 19 mars 2014 la peine de trois ans de prison de Jérôme Kerviel et cassée la sentence concernant les dommages et intérêts.
 
Cette décision, le principal intéressé semble l’avoir interprété comme la reconnaissance de torts partagés avec son employeur dans cette histoire. C’est désormais « le procès de la Société Générale », a commenté Patrice Spinosi, l’un des avocats de Jérôme. La question des dommages et intérêts est en effet amenée à être réexaminée par la Cour d’appel de Versailles dans les prochains jours. La saga financière n’est donc pas terminée, mais le chapitre Kerviel semble pour sa part bien terminé.




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