Les ego démesurés se multiplient et s'affichent. C’est ce que constate Laurent Schmitt, professeur à la faculté de médecine de Toulouse, dans son livre, Le Bal des ego paru chez Odile Jacob. La faute à qui ? Aux médias bien sûr ! C’est en substance ce que nous apprend Laurent Schmitt. Ces derniers créent un tremplin sur lequel se précipitent les fortes personnalités : « de l'ego sain, nous sommes passés à celui qui a dérapé » explique t-il, dans cette somme passionnante consacrée à cette nouvelle forme de narcissisme effréné.
Pourtant, si les ego surdimensionnés pullulent, il ne pense pas que cette inflation soit plus importante qu’avant. Ce qui change, c’est le rôle des médias. Ces derniers offrent en effet un lieu d'expression extraordinaire à ces personnalités qui s’estiment au-dessus des autres. « Une formidable caisse de résonance », démontre Laurent Schmitt dans son livre. Pourtant, il y a un revers de la médaille à cette surexposition des ego : à trop les voir, nous les tolérons de moins en moins.
Ils sont en effet responsables d'incompréhension et de souffrances dans les relations humaines, qu’elles soient familiales, professionnelles ou amicales. Le « moi je » à l’ego trop fort fait en effet beaucoup souffrir. Il semblerait que les gens en aient assez de cette arrogance et de cette supériorité. Un petit vent sain de rébellion soufflerait donc...
Pourtant, avoir de l’ego est chose normale. Cela permet d’être « autonome, créatif, singulier », explique Laurent Schmitt. Mieux, c’est « le socle d'une bonne confiance en soi, d'une capacité de tolérance et d'empathie. » C’est le « bon ego » comme l'analyse Aristote. En revanche, ce qui l’est moins, est le sur ego, celui qui « pousse à se sentir supérieur aux autres et meilleur qu'eux. » Si la rivalité, l'esprit de compétition ou le besoin de se distinguer peuvent faire office de moteur, poussées à l'extrême, ces attitudes des ego trop forts sont nocives pour l’entourage.
À l’origine, elles viennent de la façon dont nous avons vécu l’évolution. Cette approche darwinienne nous colle à la peau : beaucoup d’entre nous estiment que « seuls les meilleurs survivront, d'où l'empressement à tenter d'en fabriquer », fait remarquer Laurent Schmitt. L’envers du décor est une masse de personnalités écrasantes « qui ne pensent plus qu'à se mettre sous les feux de la rampe, dominer, ou posséder. »
Résultat, on assiste à un genre de « peopolisation » généralisé de la société. Cette société « du spectacle » met ainsi en valeur « ceux qui possèdent ou brillent. » En revanche, poursuit le professeur à la faculté de médecine de Toulouse, « si nous étions dans une société qui favorise d'autres types de personnalités, comme les altruistes, nous aurions moins à nous coltiner avec ces narcissiques. »
Mais ces personnalités au narcissisme effréné ne sont pas surpuissantes ou insubmersibles pour autant. Confrontées à un « crash personnel » comme une séparation ou un licenciement, elles peuvent dévisser : « c'est alors un dérèglement de leur mécanique et la décompensation qui les guettent. » Les gros ego ont des failles comme tout le monde. Le savoir peut déjà aider leur entourage à relativiser, mais surtout, à les supporter ! Un tout petit peu d'altruisme dans ce monde de brutes, s'il vous plaît. Merci.
Le bal des ego, Laurent Schmitt, Odile Jacob.
Pourtant, si les ego surdimensionnés pullulent, il ne pense pas que cette inflation soit plus importante qu’avant. Ce qui change, c’est le rôle des médias. Ces derniers offrent en effet un lieu d'expression extraordinaire à ces personnalités qui s’estiment au-dessus des autres. « Une formidable caisse de résonance », démontre Laurent Schmitt dans son livre. Pourtant, il y a un revers de la médaille à cette surexposition des ego : à trop les voir, nous les tolérons de moins en moins.
Ils sont en effet responsables d'incompréhension et de souffrances dans les relations humaines, qu’elles soient familiales, professionnelles ou amicales. Le « moi je » à l’ego trop fort fait en effet beaucoup souffrir. Il semblerait que les gens en aient assez de cette arrogance et de cette supériorité. Un petit vent sain de rébellion soufflerait donc...
Pourtant, avoir de l’ego est chose normale. Cela permet d’être « autonome, créatif, singulier », explique Laurent Schmitt. Mieux, c’est « le socle d'une bonne confiance en soi, d'une capacité de tolérance et d'empathie. » C’est le « bon ego » comme l'analyse Aristote. En revanche, ce qui l’est moins, est le sur ego, celui qui « pousse à se sentir supérieur aux autres et meilleur qu'eux. » Si la rivalité, l'esprit de compétition ou le besoin de se distinguer peuvent faire office de moteur, poussées à l'extrême, ces attitudes des ego trop forts sont nocives pour l’entourage.
À l’origine, elles viennent de la façon dont nous avons vécu l’évolution. Cette approche darwinienne nous colle à la peau : beaucoup d’entre nous estiment que « seuls les meilleurs survivront, d'où l'empressement à tenter d'en fabriquer », fait remarquer Laurent Schmitt. L’envers du décor est une masse de personnalités écrasantes « qui ne pensent plus qu'à se mettre sous les feux de la rampe, dominer, ou posséder. »
Résultat, on assiste à un genre de « peopolisation » généralisé de la société. Cette société « du spectacle » met ainsi en valeur « ceux qui possèdent ou brillent. » En revanche, poursuit le professeur à la faculté de médecine de Toulouse, « si nous étions dans une société qui favorise d'autres types de personnalités, comme les altruistes, nous aurions moins à nous coltiner avec ces narcissiques. »
Mais ces personnalités au narcissisme effréné ne sont pas surpuissantes ou insubmersibles pour autant. Confrontées à un « crash personnel » comme une séparation ou un licenciement, elles peuvent dévisser : « c'est alors un dérèglement de leur mécanique et la décompensation qui les guettent. » Les gros ego ont des failles comme tout le monde. Le savoir peut déjà aider leur entourage à relativiser, mais surtout, à les supporter ! Un tout petit peu d'altruisme dans ce monde de brutes, s'il vous plaît. Merci.
Le bal des ego, Laurent Schmitt, Odile Jacob.