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Peut-on être critique de cinéma sans considérer les films uniquement comme des prétextes ? Car à lire nombre de critiques, surtout en cette période de Festival de Cannes, on a l’impression que chaque film qui sort sert à saluer la présence de certains thèmes et dénoncer l’absence d’autres. Un exercice qui tombe dans le ridicule avec une chronique du « Monde » pour le dernier Marvel.
L’idée n’est pas de dire que le film est bon. Et encore moins qu’il n’est pas possible d’en dire du mal. Mais amusons-nous à voir le très sérieux quotidien consacrer un article complet à un film de super héros. Dès le début de l’article, le ton est donné : « Dans la grande séance de rattrapage des minorités organisée désormais par les sagas super-héroïques, il ne fait guère de doute que la Warner a remporté un round important sur la question féminine avec la bien nommée Wonder Woman (2017), incarnée devant et derrière l’écran par le tandem Gal Gadot-Patty Jenkins. Un retour décevant en 2021 (Wonder Woman 1984) n’enlève rien au mérite du premier opus, que Disney aura vainement cherché à faire tomber de son piédestal avec l’insipide Captain Marvel (2019). La tâche n’était pas facile, toutefois. Force est de reconnaître que le nombre de super-héroïnes dotées d’une aura similaire à celle de leurs congénères masculins est assez faible dans l’univers des comics. »
Comble de l’absurde, l’ensemble du papier est l’aveu par le journaliste qu’il ne connait pas et ne s’intéresse pas à Marvel. « Hormis les fanatiques du genre, qui sait seulement en quoi consiste ce personnage de « veuve noire » ? Au mieux, on se souviendra que la damoiselle porte, à peu de chose près, le patronyme (Natasha Romanoff) d’une dynastie russe qui a mal fini, qu’elle occupe un poste de second couteau dans le groupe viril des « Avengers » de l’écurie Marvel , qu’elle excelle dans les arts martiaux, last but not least, que la sculpturale Scarlett Johansson la personnifie dans une seyante combinaison moulante en cuir noir. C’est dire la pauvreté du personnage. Un vrai travail, d’autant plus exaltant, restait donc à faire dans un film qui lui serait consacré ». Un « vrai travail » qui, semble-t-il, consiste à prendre un personnage de fiction qui existe déjà pour le transformer en un autre plus près de ce que le journaliste souhaite.
L’idée n’est pas de dire que le film est bon. Et encore moins qu’il n’est pas possible d’en dire du mal. Mais amusons-nous à voir le très sérieux quotidien consacrer un article complet à un film de super héros. Dès le début de l’article, le ton est donné : « Dans la grande séance de rattrapage des minorités organisée désormais par les sagas super-héroïques, il ne fait guère de doute que la Warner a remporté un round important sur la question féminine avec la bien nommée Wonder Woman (2017), incarnée devant et derrière l’écran par le tandem Gal Gadot-Patty Jenkins. Un retour décevant en 2021 (Wonder Woman 1984) n’enlève rien au mérite du premier opus, que Disney aura vainement cherché à faire tomber de son piédestal avec l’insipide Captain Marvel (2019). La tâche n’était pas facile, toutefois. Force est de reconnaître que le nombre de super-héroïnes dotées d’une aura similaire à celle de leurs congénères masculins est assez faible dans l’univers des comics. »
Comble de l’absurde, l’ensemble du papier est l’aveu par le journaliste qu’il ne connait pas et ne s’intéresse pas à Marvel. « Hormis les fanatiques du genre, qui sait seulement en quoi consiste ce personnage de « veuve noire » ? Au mieux, on se souviendra que la damoiselle porte, à peu de chose près, le patronyme (Natasha Romanoff) d’une dynastie russe qui a mal fini, qu’elle occupe un poste de second couteau dans le groupe viril des « Avengers » de l’écurie Marvel , qu’elle excelle dans les arts martiaux, last but not least, que la sculpturale Scarlett Johansson la personnifie dans une seyante combinaison moulante en cuir noir. C’est dire la pauvreté du personnage. Un vrai travail, d’autant plus exaltant, restait donc à faire dans un film qui lui serait consacré ». Un « vrai travail » qui, semble-t-il, consiste à prendre un personnage de fiction qui existe déjà pour le transformer en un autre plus près de ce que le journaliste souhaite.