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​En Israël, la quatrième vague fissure les certitudes


Clarisse Rosius
Mardi 24 Aout 2021




Alors qu’Israël avait été montré comme exemple de la vie après le Covid grâce à la vaccination, une quatrième vague change la donne. Si les hospitalisations restent encore limitées, les chiffres d’infections explosent.


Creative Commons - Pixabay
Certes Israël a crié victoire trop vite avec une réouverture totale de tout avec seulement 62,9% de la population doublement vaccinées. Mais au-delà de cet aspect et de la question de l’immunité collective, les chiffres inquiètent. « Sur les deux dernières semaines, le pays enregistre 10.402 nouveaux cas pour 100.000 habitants, soit le quatrième taux d’infection le plus élevé au mondederrière la Georgie, la Dominique et Cuba, des petits pays où la vaccination est bien moins avancée. Cela représente une flambée de 600 % par rapport à juillet. Encore plus inquiétant : le nombre de décès connaît également une courbe exponentielle, avec 23 décès enregistrés au 22 août, contre zéro au mois de juillet. Du jamais-vu depuis février. Des restrictions et des jauges ont été rétablies la semaine dernière, et le gouvernement envisage désormais un nouveau confinement. « C'est un signe d'avertissement très clair pour le reste du monde, prévient Ran Balicer, directeur de l'innovation chez Clalit Health Services (CHS), la plus grande organisation de santé d'Israël. Si cela peut se produire ici, cela peut probablement se produire partout ailleurs » » relaye Futura Sciences.
 
Pire, ajoute le site spécialisé « plus de la moitié (59 %) des personnes hospitalisées en soins critiques sont des personnes totalement vaccinées. Ici comme ailleurs, le variant Delta a complètement rebattu les cartes. « La leçon que l'on peut tirer d'Israël c'est que les vaccins fonctionnent, mais pas si bien que ça », résume Uri Shalit, bioinformaticien à l'Institut israélien de technologie (Technion). De fait, la protection conférée par les vaccins contre la Covid semble s’évanouir assez rapidement. Selon une étude préliminaire publiée le 31 juillet sur le serveur MedRxiv, les personnes vaccinées en janvier présentent un risque 2,26 fois plus élevé d'infection que celles vaccinées en avril. Une autre étude de l'université d'Oxford indique que l’efficacité du vaccin Pfizer décline plus vite que celle d’AstraZeneca pour le variant Delta, avec une chute de 12 points en trois mois. Une autre étude avance une efficacité d'à peine 42 % du vaccin Pfizer-BioNTech avec ce variant, contre 76 % pour le vaccin Moderna. La totalité des Israéliens ont justement été vaccinés avec le vaccin Pfizer. »
 
Si la troisième dose est désormais la priorité, avec des résultats encourageants, l’expérience israélienne rappelle une fois de plus que dans la lutte contre le Covid, les certitudes ne font pas long feu.


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