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​Dix ans après la guerre civile, Laurent Gbagbo de retour en Côte d’Ivoire


Clarisse Rosius
Mercredi 16 Juin 2021




Définitivement acquitté par la Cour pénale internationale, l’ancien président Laurent Gbagbo fait son retour en Côte d’Ivoire dans une situation politique tendue.


Creative Commons - Pixabay
Une décennie a passé et avec elle beaucoup de rebondissement. Jeudi 17 juin, l’ancien président de la Cote d’Ivoire, Laurent Gbagbo devrait atterrir à Abidjan. Il y a trois mois, ce dernier a été acquitté par la Cour pénale internationale après des années de poursuites. Son ancien rival et successeur à la présidence, Alassane Ouattara a autorisé son retour et prévenu qu’il serait accueilli au pavillon présidentiel de l’aéroport. « C’est un « message fort », un geste en faveur de la réconciliation, a salué le parti de Laurent Gbagbo, le Front populaire ivoirien (FPI). L’avion en provenance de Bruxelles doit atterrir à l’aéroport d’Abidjan à 15 h 45 (heure locale et GMT). Une journée déjà qualifiée d’« historique » : elle marque le retour d’un homme de 76 ans, qui domine la politique ivoirienne depuis des décennies, comme opposant, président, puis prisonnier. Il revient, selon ses proches, sans esprit de vengeance, mais au contraire pour œuvrer à la politique de « réconciliation nationale » » raconte Le Monde .

Si les années ont passé, ce retour est un événement politique difficile à classer. Alors que la dernière fois qu’il était dans son pays, c’était lors de la guerre civile qui a suivi son refus de reconnaitre l’élection de Ouattara et son arrestation par des militaires français : « Son absence n’a pas érodé sa popularité dans son camp. Les habitants de Mama (centre-ouest), son village natal, ont commencé dès dimanche à fêter son retour. « Je suis Gbagbo ou rien. Sans Gbagbo, pas de réconciliation. On a prié pour qu’il revienne. Dieu merci, il revient vivant. On est prêt pour l’accueillir », a déclaré à l’AFP Béatrice Kragba. A Abidjan, des habitants commençaient à manifester leur joie lundi, comme un homme qui avait placé sur son scooter une pancarte : « Dignes fils d’Afrique, honneur et gloire à vous. Gbagbo arrive ! » A l’opposé, ses adversaires estiment toujours qu’il a précipité son pays dans le chaos en refusant sa défaite face à Alassane Ouattara à la présidentielle de 2010. Ce refus avait provoqué une grave crise post-électorale, pendant laquelle quelque 3 000 personnes ont été tuées. C’est pour ces violences que M. Gbagbo avait été arrêté en avril 2011, d’abord détenu dans le nord de la Côte d’Ivoire, puis transféré fin 2011 à la Cour pénale internationale (CPI) à La Haye. La CPI l’a définitivement acquitté des charges de crimes contre l’humanité le 31 mars. Il vit depuis à Bruxelles. » 


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