Speedy Life
Actu

Présidentielles en Ouganda : la presse sous pression


Clarisse Rosius
Lundi 25 Janvier 2021





Mi janvier le président sortant d’Ouganda Yoweri Musevini a été réélu. Mais le contexte de pression et de violation des libertés de la presse est finalement la principale leçon de ce scrutin.


Creative Commons - Pixabay
Creative Commons - Pixabay

Yoweri Musevini est réélu mais ce n’est pas une surprise. Ce que l’on retient en revanche de la présidentielle, c’est la pression qui a été exercée sur les journalistes. « Des millions d'Ougandais se sont rendus aux urnes jeudi 14 janvier 2020 pour voter pour le président lors d'une élection qui a attiré une attention mondiale exceptionnelle alors que le chanteur Bobi Wine, 38 ans, a défié le président sortant Yoweri Museveni, 76 ans. Mais le vote a été éclipsé par des efforts sans précédent pour bloquer l'accès du public à information. Quelques heures à peine avant l'ouverture des urnes, l'administration du président Museveni a coupé l'accès à tout Internet. Quelques jours auparavant, les autorités avaient interdit Facebook et d'autres plateformes de médias sociaux en raison du comportement «arrogant» de ces entreprises » explique le communiqué de l’Institut de la Presse internationale (IPI).

 

Les partenaires locaux de l’IPI ont qualifié de « cauchemar » le traitement de l’élection. « Le jour du scrutin, les informations ne pouvaient être publiées que par radio ou télévision. Les journalistes étaient limités à la vérification des informations par téléphone, car les courriels et autres plateformes en ligne n'étaient pas disponibles » continue le communiqué.

 

En plus de la coupure d’internet, les militants locaux de la liberté de la presse parlent de cent attaques contre les journalistes entre novembre 2020 et le scrutin. « En particulier, des journalistes couvrant des candidats de l' opposition ont été harcelés, arrêtés, battus et même abattus par la police locale. Dans certains cas, leur équipement a également été détruit. L'une des victimes était le journaliste indépendant Moses Bwayo, qui a été gravement blessé par des balles en caoutchouc alors qu'il couvrait un article concernant la plate-forme de l'unité nationale le 5 novembre » assure l’IPI. Difficile dans ces conditions de retenir autre chose que cet acharnement contre la liberté de la presse. Avec 36 années au pouvoir et un sixième mandat successif, la réélection de Museveni était presque une formalité.