Les symptômes s’aggravent
Flickr / Archive New Zealand (CC)
Oui, les Français sont plutôt en meilleure santé que leurs voisins européens comme le montre le rapport sur l’état de santé de la population en France remis à la Ministre en début d’année. On peut également se réjouir que la longévité maintienne sa tendance à la hausse (en dépit de la persistance des inégalités hommes/femmes). Mais à quoi bon vivre longtemps si la France ne peut correctement prendre en charge ces populations ? Force est de constater que les maladies chroniques liées au vieillissement progressent à l’instar du diabète qui a franchi le cap des 3 millions de personnes. Par ailleurs, les dépenses de santé explosent. Or, le désengagement de l’Etat est majeur, notamment sur le remboursement des médicaments (voir les propositions d’un groupe de travail missionné par le ministère de la Santé qui propose de supprimer le taux de remboursement à 15% ou la récente étude sur les frais liés au cancer du sein). Il s’agirait de ne pas creuser davantage le déficit de la Sécurité Sociale. Au risque de rogner sur la santé publique ?
Pourtant les Français sont de plus en plus fragilisés avec la crise et les inégalités persistent. « Le « caractère solidaire et distributif de l’assurance maladie obligatoire n’empêche pas l’existence d’inégalités d’accès aux soins. Le renoncement aux soins pour raisons financières chez les plus précaires illustre ce phénomène, à l’instar des chômeurs qui seraient une fois et demie plus souvent concernés que les actifs occupés », constate une étude. Un bilan validé par la Cour des comptes qui a dressé en septembre « un bilan en demi-teinte » sur les dispositifs permettant aux ménages défavorisés d’accéder aux soins. « Il faut mobiliser nos efforts pour trouver les leviers du changement et éviter que les concepts de précarité et de santé précaire soient inexorablement accolés » appelle ainsi le Pr Jean-Michel Lecerf, chef du service nutrition de l’Institut Pasteur de Lille.
Pourtant les Français sont de plus en plus fragilisés avec la crise et les inégalités persistent. « Le « caractère solidaire et distributif de l’assurance maladie obligatoire n’empêche pas l’existence d’inégalités d’accès aux soins. Le renoncement aux soins pour raisons financières chez les plus précaires illustre ce phénomène, à l’instar des chômeurs qui seraient une fois et demie plus souvent concernés que les actifs occupés », constate une étude. Un bilan validé par la Cour des comptes qui a dressé en septembre « un bilan en demi-teinte » sur les dispositifs permettant aux ménages défavorisés d’accéder aux soins. « Il faut mobiliser nos efforts pour trouver les leviers du changement et éviter que les concepts de précarité et de santé précaire soient inexorablement accolés » appelle ainsi le Pr Jean-Michel Lecerf, chef du service nutrition de l’Institut Pasteur de Lille.
Un plan santé à la hauteur ?
Marisol Touraine a annoncé début octobre une enveloppe supplémentaire de 40 millions d’euros en 2016 pour développer les soins palliatifs prescrits en majorité aux personnes âgées. Cette proposition s’inscrit dans le plan triennal pour le développement des soins palliatifs et l'accompagnement en fin de vie que le Président détaillera prochainement. Soit, la mesure va dans le bon sens mais l’approche est assez réduite et semble bien en dessous des réalités. La France pourrait notamment s’inspirer du plan ambitieux en faveur du « bien vieillir »mis en place au Japon, où un quart de la population a plus de 65 ans. Le pays a refondé son système de santé afin de mieux intégrer les populations seniors dans la société notamment grâce à des mesures en faveur de la décentralisation et de la proximité. Car il s’agit ni plus ni moins que de réformer un système français à bout de souffle. Il faut donc pousser le recentrage du système de soins autour des professionnels de santé de proximité et du médecin traitant proposé par la Ministre jusqu’à créer de nouvelles synergies notamment entre établissements hospitaliers et centre de soins.
De plus, l’Etat mise sur les solutions technologiques proposées par la e-santé. Le Dossier médical partagé (DMP), relancé par la loi, permettra par exemple aux professionnels de suivre le patient de manière coordonnée tout au long de sa prise en charge. La télémédecine s’avère également être une piste intéressante afin de lutter contre les inégalités territoriales en matière de santé et réaliser de précieuses économies. Dans ce sens, 15 propositions « pour mettre le numérique au service d’une e-santé compétitive et respectueuse des droits et libertés tout en posant les conditions d’une gestion en commun » viennent d’être remises à Marisol Touraine par le président du Conseil national du numérique. Preuve que les énergies se mobilisent de toutes parts.
De plus, l’Etat mise sur les solutions technologiques proposées par la e-santé. Le Dossier médical partagé (DMP), relancé par la loi, permettra par exemple aux professionnels de suivre le patient de manière coordonnée tout au long de sa prise en charge. La télémédecine s’avère également être une piste intéressante afin de lutter contre les inégalités territoriales en matière de santé et réaliser de précieuses économies. Dans ce sens, 15 propositions « pour mettre le numérique au service d’une e-santé compétitive et respectueuse des droits et libertés tout en posant les conditions d’une gestion en commun » viennent d’être remises à Marisol Touraine par le président du Conseil national du numérique. Preuve que les énergies se mobilisent de toutes parts.
Les acteurs privés lancent des initiatives
Et face à ces défis, les acteurs privés ne sont pas en reste. S’agissant de l’accès aux soins, la Mutualité Française participe à la mise en place des actions en faveur de l’accès aux soins. Dans le Sud-Ouest comme dans en Normandie, des camions ambulants sillonnent les routes afin d’améliorer la santé bucco-dentaire et soigner des personnes isolées ou à mobilité réduite. Des dispositifs similaires vont d’ailleurs être lancés pour l’audition et la vue qui représentent des postes de dépense importants. Aussi, l’initiative prise par Carte Blanche Partenaires, une plateforme de santé dont la mission est l’articulation des parcours de soins des assurés, va dans le même sens. Le réseau a récemment lancé une nouvelle offre en partenariat avec trois verriers (Essilor, Zeiss et Nikon) qui procurent aux opticiens adhérents des avantages dont une gamme de montures « sans reste à charge » pour les patients. « Nous estimons remplir notre rôle social en garantissant l’accès à des soins visuels de qualité à tous, y compris aux patients les moins favorisés, qui renoncent généralement aux soins pour des raisons de prix » explique Jean-François Tripodi, le dirigeant de Carte Blanche. Pour ce faire, Carte Blanche Partenaires a créé une centrale d’achat associative qui ne dégage aucun revenu de la vente de ses montures afin de préserver les marges des opticiens. « Notre idée est qu’ils puissent assurer leur rôle social et de santé publique tout en préservant l’intérêt de leur entreprise et en maintenant leurs marges. Ainsi, les opticiens pourront s’adresser à une patientèle plus large dans une démarche citoyenne » ajoute Jean-François Tripodi. Il s’agit bien de mobiliser l’ensemble des acteurs de la filière santé qui ont un rôle à jouer dans l’avenir de la santé des Français.
En outre, Harmonie Mutuelle mise sur des actions préventives des risques du travail en horaires décalés, notamment grâce aux objets de santé connectés. Elle a également créé une plateforme « Betterise » qui propose des conseils personnalisés à partir de 500 critères (sommeil, poids, rythme cardiaque…). De son côté, la MGEN prend à cœur la prévention cardiovasculaire des enseignants en lançant un programme baptisé Vivoptim avec l’aide de médecins et d’un consortium de onze entreprises innovantes en matière de santé. Aux Etats-Unis, la mobilisation des entreprises et des assureurs permet notamment de lutter contre les maladies chroniques ou la consommation excessive de tabac et d’alcool, à l’instar du Affordable Care Act mis en place en 2010 au niveau fédéral. Un autre système de la santé est donc possible grâce à la mobilisation de toutes les énergies et une coordination adéquate. La France a largement de quoi relever le défi et défendre la singularité de son système de santé. Encore faut-il le vouloir.
En outre, Harmonie Mutuelle mise sur des actions préventives des risques du travail en horaires décalés, notamment grâce aux objets de santé connectés. Elle a également créé une plateforme « Betterise » qui propose des conseils personnalisés à partir de 500 critères (sommeil, poids, rythme cardiaque…). De son côté, la MGEN prend à cœur la prévention cardiovasculaire des enseignants en lançant un programme baptisé Vivoptim avec l’aide de médecins et d’un consortium de onze entreprises innovantes en matière de santé. Aux Etats-Unis, la mobilisation des entreprises et des assureurs permet notamment de lutter contre les maladies chroniques ou la consommation excessive de tabac et d’alcool, à l’instar du Affordable Care Act mis en place en 2010 au niveau fédéral. Un autre système de la santé est donc possible grâce à la mobilisation de toutes les énergies et une coordination adéquate. La France a largement de quoi relever le défi et défendre la singularité de son système de santé. Encore faut-il le vouloir.