Bien-être

Reste à charge, arrêts maladie, retraites : l’austérité frappe la Sécurité sociale


Paolo Garoscio
Vendredi 11 Octobre 2024




Le 10 octobre 2024, le projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS) pour 2025 a été présenté en Conseil des ministres. Bien que le budget de la Sécurité sociale pour 2025 connaisse une augmentation de 2,7%, atteignant ainsi 795 milliards d’euros, il vise à réaliser près de 15 milliards d’euros d’économies.


Un budget en hausse, mais des économies ciblées sur les soins

Malgré une augmentation de 18 milliards d’euros par rapport à 2024, la hausse des dépenses de sécurité sociale ralentit par rapport à la dernière loi de financement, qui avait connu une croissance de 5,3%. Le PLFSS 2025 propose un effort global de 14,8 milliards d'euros d’économies, notamment à travers une réduction de 4,9 milliards sur l'Assurance maladie et 4 milliards sur les retraites. En parallèle, des ajustements sont prévus dans la prise en charge des soins de ville et de l'hospitalisation, le tout dans un contexte de forte dégradation des finances publiques.

La limitation de la progression de l’objectif national des dépenses d’assurance maladie (Ondam) à 2,8% en 2025 représente un freinage important après les hausses enregistrées pendant les années marquées par la pandémie de Covid-19, qui avaient vu une augmentation de plus de 9%. Objectif : contenir les dépenses. Et le remboursement des consultations médicales pourrait être touché.

Augmentation du reste à charge pour les patients

Une des mesures phares de ce budget concerne l'augmentation du ticket modérateur, c'est-à-dire la part des frais médicaux restant à la charge des patients après le remboursement de la Sécurité sociale. Cette part devrait passer de 30 à 40%, ce qui représente une hausse pour les assurés. L’objectif affiché est de réduire la part des dépenses supportée par l’Assurance maladie, tout en espérant que les mutuelles compenseront cette baisse de prise en charge. Cependant, cela pourrait se traduire par une augmentation des cotisations des complémentaires santé, qui avaient déjà augmenté de plus de 8% en 2024.

Le gel temporaire de la revalorisation des pensions de retraite, décalé de janvier à juillet 2025, est une autre mesure sensible. Le gouvernement espère économiser ainsi 4 milliards d'euros, en pariant sur une baisse de l’inflation l’été prochain. Parallèlement, les arrêts maladie, dont les indemnités journalières ont vu une progression de 52% depuis 2015, sont aussi visés par le PLFSS 2025. Le plafond de remboursement de ces arrêts par l'Assurance maladie sera réduit de 1,8 à 1,4 Smic, incitant les employeurs à augmenter leur part. En 2023, les indemnités journalières avaient coûté 15,8 milliards d’euros à la Sécurité sociale, et ce coût pourrait dépasser les 17 milliards en 2024, selon les projections de la ministre du Travail, Astrid Panosyan-Bouvet.


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