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Réseaux sociaux : gare aux publicités déguisées, alerte l’UE


Axelle Ker
Vendredi 16 Février 2024




Cela n'est pas une réelle suprise, mais la Commission européenne vient de le confirmer : les influenceurs ne jouent pas franc-jeu sur les réseaux sociaux. L'Union européenne vient de publier les résultats d'une enquête avec la participation de 22 Etats membres sur les publicités déguisées sur ces plateformes. Résultats : la grande majorité des influenceurs font des placements de produits en le cachant à leur communauté.


Publicités : seuls 20% des influenceurs respectent leurs obligations

L'enquête, menée par la Commission européenne en collaboration avec les autorités nationales de protection des consommateurs de plus d'une vingtaine d'Etats membres, a scruté les pratiques de 576 influenceurs sur des plateformes telles que TikTok, Facebook, X (anciennement Twitter), Snapchat et Twitch. Le constat est sans appel : 97% des influenceurs font des placements de produits, mais seuls un sur cinq déclare clairement la nature commerciale de ses publications.

Ces publicités déguisées touchent des domaines variés : produits technologiques, habillement, livres, mais aussi, et c'est ce qui est plus inquiétant : la malbouffe, la consommation d'alcool, les traitements médicaux et esthétiques, les jeux d'argent ou encore des services financiers tels que les cryptomonnaies.  Une pratique commerciale trompeuse et parfois dangereuse pour les consommateurs, et qui, selon l'UE, pourrait mener à des sanctions sévères, incluant des peines pouvant aller jusqu'à deux ans d'emprisonnement et des amendes pouvant atteindre les 300.000 euros. Sur les 576 influenceurs scrutés, 360 risqueraient des pénalités, et près de 120 des sanctions lourdes.

Pour un retour à l'éthique et à la transparence

En effet, les influenceurs, grâce à leur capacité à engager et à inspirer leurs abonnés, jouent un rôle prépondérant dans la diffusion de tendances de consommation. Leur pouvoir ne réside pas uniquement dans la recommandation de produits ou services, mais aussi dans la création d'un lien de confiance avec leur audience. Cette relation peut amener les jeunes consommateurs à acheter des produits via des placements de produits déguisés, sans nécessairement réaliser qu'ils sont soumis à une forme de publicité. Les jeunes, en particulier, les milléniaux (nés entre 1981 et 1996) sont les plus susceptibles d'acheter un produit sur une plateforme de réseaux sociaux puisque 86 % d'entre eux ont déjà franchi le pas. Ce chiffre descend à 61 % pour la génération Z (née entre 1997 et 2012), mais cette génération du fait que cette dernière dispose d'un pouvoir d'achat moins important. En revanche, son taux d'engagement tend à augmenter car elle a grandi avec ces plateformes.

En moyenne, 37 % des Français ont succombé à un produit après que celui-ci a été valorisé par un influenceur. Autrement dit, les publicités déguisées touchent une large partie des consommateurs. Face à ce constat, l'UE et les autorités nationales ne restent pas les bras croisés. Des mesures sont prises pour renforcer la régulation de ce secteur en pleine expansion. Parmi elles, Bercy a mis en place un guide de bonnes pratiques destiné aux influenceurs et aux plateformes sociales. L'objectif ? Assurer une plus grande transparence et protéger les consommateurs contre les pratiques commerciales trompeuses.


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