Raf Simons lors de son dernier défilé Dior en septembre
C’est le jeu des chaises musicales. Alors qu’Alexander Wang a quitté Balenciaga, qu’Alber Elbaz part de chez Lanvin, le directeur artistique de Dior, Raf Simons tire sa révérence. Peu de temps après le défilé prêt-à-porter, Printemps-Été 2016, le créateur belge a annoncé qu’après trois ans et demi passé à la tête de Dior, fleuron du groupe LVMH, il ne renouvèlerait pas son contrat, pour des raisons personnelles.
Suzy Menkes, l’ancienne chroniqueuse mode de l’International Herald Tribune, collabore désormais aux éditions numériques de Vogue.com. Avec sa plume acérée et sa capacité d’analyse, elle a tôt fait de deviner « que son rythme de travail insensé y était probablement pour quelque chose », écrit Géraldine Dormoy, la Responsable éditoriale Web, de L’Express Styles.
Dans une frénésie qui s’est accentuée depuis plusieurs années, les shows succèdent aux shows, et « ce n’est jamais assez » selon Suzy Menkes. D'ailleurs, elle titre sa chronique : « Pourquoi la mode s’effondre ». Ainsi, janvier célèbre la couture, mars le prêt-à-porter, mai, la croisière, juillet, à nouveau la couture. À nouveau le prêt-à-porter en septembre, la croisière en novembre, et c'est reparti pour un tour… Plus les campagnes de pub, les ouvertures de boutiques, les rétrospectives dans les musées... Et « on se demande comment les designers tiennent », résume Suzy Menkes sur le site de Vogue.
Etre un créateur dans une grande maison de luxe, c’est être pressurisé. À propos du départ d’Alber Elbaz, Vanessa Friedman écrit dans le New York Times, « qu’à force de croire que les créatifs sont à leur service, les grandes maisons se désincarnent. » Ainsi, on peut rappeler la fin tragique d’Alexander McQueen. Le créateur britannique a été à la tête de Givenchy (LVMH) de 1996 à 2001, avant de mettre fin à ses jours en 2010, Marc Jacobs a laissé Louis Vuitton, également maison du groupe LVHM, pour se consacrer à sa propre marque, John Galliano a été débarqué de chez Dior, en plein burn-out éthilique...
À tel point que certains créateurs, rappelle Suzy Menkes, mettent en place des mécanismes de protection. Ainsi, Phoebe Philo, la tête pensante de Céline, maison française appartenant au groupe LVMH - décidément c’est une manie - refuse de déménager à Paris, afin de rester en Angleterre, son pays d’origine. Ou encore, Hedi Sliman, qui après chaque défilé Saint Laurent, part se ressourcer dans sa maison de Los Angeles.
Twitter, Instagram, SnapChat, ou Facebook... Aujourd'hui, les réseaux sociaux sont de plus en plus chronophages. Les lignes et les collections se multiplient. La pression sur le commerce de détail s'est considérablement accentuée ces dernières années, notamment avec les sites de ventes en ligne, la rapidité du monde digital et des médias sociaux : à peine un vêtement est montré lors d’un défilé, qu'il est en ligne sur des sites comme Mytheresa.com ou Net-a-porter.com.
C’est le monde de la fast fashion, terme habituellement utilisé pour des enseignes comme H&M ou Uniqlo. Cela s’applique également à la Couture aujourd’hui, et aux grands magasins comme Bergdorf Goodman à New York, ou le Bon Marché à Paris, pour ne citer qu'eux. Tout se succède, tout passe, tout recommence sans cesse.
Résultat, les créateurs sont sacrifiés sur l’autel de la high-speed fashion. Pourtant, ils sont le cœur et l’âme de l’industrie de la mode. Sans eux, pas de mode, « juste des idées, rien de vraiment neuf, juste des répétitions qui passent pour des inventions », rappelle Suzy Menkes sur Vogue.com. Espérons qu’elle parle assez fort pour être entendue chez LVMH.
Suzy Menkes, l’ancienne chroniqueuse mode de l’International Herald Tribune, collabore désormais aux éditions numériques de Vogue.com. Avec sa plume acérée et sa capacité d’analyse, elle a tôt fait de deviner « que son rythme de travail insensé y était probablement pour quelque chose », écrit Géraldine Dormoy, la Responsable éditoriale Web, de L’Express Styles.
Dans une frénésie qui s’est accentuée depuis plusieurs années, les shows succèdent aux shows, et « ce n’est jamais assez » selon Suzy Menkes. D'ailleurs, elle titre sa chronique : « Pourquoi la mode s’effondre ». Ainsi, janvier célèbre la couture, mars le prêt-à-porter, mai, la croisière, juillet, à nouveau la couture. À nouveau le prêt-à-porter en septembre, la croisière en novembre, et c'est reparti pour un tour… Plus les campagnes de pub, les ouvertures de boutiques, les rétrospectives dans les musées... Et « on se demande comment les designers tiennent », résume Suzy Menkes sur le site de Vogue.
Etre un créateur dans une grande maison de luxe, c’est être pressurisé. À propos du départ d’Alber Elbaz, Vanessa Friedman écrit dans le New York Times, « qu’à force de croire que les créatifs sont à leur service, les grandes maisons se désincarnent. » Ainsi, on peut rappeler la fin tragique d’Alexander McQueen. Le créateur britannique a été à la tête de Givenchy (LVMH) de 1996 à 2001, avant de mettre fin à ses jours en 2010, Marc Jacobs a laissé Louis Vuitton, également maison du groupe LVHM, pour se consacrer à sa propre marque, John Galliano a été débarqué de chez Dior, en plein burn-out éthilique...
À tel point que certains créateurs, rappelle Suzy Menkes, mettent en place des mécanismes de protection. Ainsi, Phoebe Philo, la tête pensante de Céline, maison française appartenant au groupe LVMH - décidément c’est une manie - refuse de déménager à Paris, afin de rester en Angleterre, son pays d’origine. Ou encore, Hedi Sliman, qui après chaque défilé Saint Laurent, part se ressourcer dans sa maison de Los Angeles.
Twitter, Instagram, SnapChat, ou Facebook... Aujourd'hui, les réseaux sociaux sont de plus en plus chronophages. Les lignes et les collections se multiplient. La pression sur le commerce de détail s'est considérablement accentuée ces dernières années, notamment avec les sites de ventes en ligne, la rapidité du monde digital et des médias sociaux : à peine un vêtement est montré lors d’un défilé, qu'il est en ligne sur des sites comme Mytheresa.com ou Net-a-porter.com.
C’est le monde de la fast fashion, terme habituellement utilisé pour des enseignes comme H&M ou Uniqlo. Cela s’applique également à la Couture aujourd’hui, et aux grands magasins comme Bergdorf Goodman à New York, ou le Bon Marché à Paris, pour ne citer qu'eux. Tout se succède, tout passe, tout recommence sans cesse.
Résultat, les créateurs sont sacrifiés sur l’autel de la high-speed fashion. Pourtant, ils sont le cœur et l’âme de l’industrie de la mode. Sans eux, pas de mode, « juste des idées, rien de vraiment neuf, juste des répétitions qui passent pour des inventions », rappelle Suzy Menkes sur Vogue.com. Espérons qu’elle parle assez fort pour être entendue chez LVMH.