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Patrimoine marseillais : la fausse victoire de la ministre de la Culture


Clarisse Rosius
Mardi 18 Septembre 2018




Par communiqué, la ministre de la Culture Françoise Nyssen s’est félicité de sa décision de classer une partie du patrimoine de la Corderie à Marseille. Une victoire qui n’en est pas un puisque plus des trois quarts des vestiges découverts ne seront pas protégés.


Creative Commons - Pixabay
Le communiqué du ministère de la Culture est une œuvre d’art en lui-même. C’est l’œuvre de communicants de génie qui présentent en victoire pour le patrimoine ce qui est loin d’être le cas. « Françoise Nyssen, ministre de la Culture, annonce sa décision de classer les vestiges de la Corderie à Marseille au titre des monuments historiques.Comme elle s'y était engagée, les 635 m² de vestiges de la carrière ont fait l'objet, le 6 septembre dernier, d'une présentation à la commission nationale des monuments historiques (CNMH). Celle-ci s'est prononcée à l'unanimité en faveur du classement des vestiges » explique le texte.
 
Et de rappeler le contexte : « En 2017, à l'occasion de la construction d'un immeuble par le groupe Vinci Immobilier, boulevard de la Corderie à Marseille, une opération de fouille préventive a mis au jour une carrière de calcaire dont l'exploitation remonte au Ve siècle avant J.-C, à la suite de la fondation de Phocée par les Grecs. Cette découverte importante a fortement mobilisé les habitants épris de la protection de leur patrimoine. La ministre de la Culture, Françoise Nyssen s'était déplacée en octobre 2017 à la rencontre du site, des habitants et des différents acteurs du territoire. Elle avait alors souhaité la mise en place d'une protection forte et adaptée à la particularité du site et à sa grande fragilité. »

La réalité c’est que la ministre avait rencontré sur place de la résistance avec des collectifs de citoyens qui demandaient à ce que le projet immobilier soit abandonné dans son ensemble et non qu’une simple partie soit préservée. Depuis le début des négociations, le ministère s’arcboute sur sa position en proposant de ne protéger qu’une petite partie centrale, quand les collectifs demandent à ce que les 3 000 m2 concernés soit conservés.

Plutôt que d’assumer sa position, le ministère préfère se positionner en grand défenseur du patrimoine : « C'est ainsi que les vestiges archéologiques, dans un périmètre de 635 m², ont été placés sous le régime de l'instance de classement par décision du 2 novembre 2017. Après examen par la commission régionale du patrimoine et de l'architecture (CRPA) le 29 novembre 2017, ces vestiges ont été inscrits au titre des monuments historiques par arrêté préfectoral du 24 janvier 2018.La conservation du site devra s'accompagner de sa mise en valeur grâce à des aménagements spécifiques permettant sa visibilité et un travail de médiation mené localement en direction de tous les publics, comme l'avait demandé la ministre. » Une mise en valeur d’autant plus importante que le projet immobilier de Vinci va faire le tour des vestiges…   
 


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