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Maladie Lyme et antibiotiques : un médecin tire le signal d’alarme


Clarisse Rosius
Mercredi 26 Septembre 2018





Le Docteur Eric Caumes vient de publier les résultats d’une étude dans la prestigieuse revue Clinical Infectious Diseases sur le sur-diagnostic de la maladie de Lyme. Il s’inquiète de la situation alors que d’après ses recherches, moins de 10% des personnes sous traitement pour cette maladie l’avait vraiment contractée.


Creative Commons - Pixabay
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Dans le domaine sanitaire, on passe facilement d’un excès à un autre. La maladie de lyme en donne un exemple flagrant. Alors que pendant des années personnes ne parlait de cette maladie, c’est aujourd’hui devenu une sorte de mode qui cause un sur-diagnostic préoccupant. Le docteur Eric Caumes, chef de service des maladies infectieuses et tropicales à l’hopital la Pitiè-Salpêtrière, publie les résultats d’une étude qu’il a menée dans la Clinical Infectious Diseases. Le résultat est alarmant. Sur 301 patients qui ont consulté son service après avoir été diagnostiqué porteur de la maladie de lyme, seulement 9,1% étaient effectivement atteints. « Les patients arrivaient dans mon bureau avec des prescriptions d’antibiotiques qui durent depuis plusieurs années avec zéro bénéfice et beaucoup d’effets indésirables. C’était du grand n’importe quoi. Il y en avait même un qui avait une ordonnance avec 24 médicaments à prendre par jour » explique le docteur, dans des propos rapportés par Pourquoi Docteur.

« Après la première consultation, il a arrêté les antibiotiques chez la moitié des patients. "Ce que j’ai fait, c’est que j’ai écouté les patients. J’ai fait ce que l’on appelle une approche hollistique. En utilisant le traitement des preuves, je me suis rendu compte que 80% des malades ont reçu des antibiotiques pour rien". Finalement, le diagnostic de la maladie de Lyme a été confirmé chez 9,6% des patients. "Pour les autres, il y avait une véritable perte. Ils n’étaient pas soignés correctement", nous explique-t-il. Un tiers d’entre eux souffraient de problèmes psychologiques. Le reste souffrait de maladies rhumatologiques ou musculaires (19%), de maladies neurologiques (15,2%) ou d’autres maladies (33,7%) dont un nombre non négligeable de syndrome d’apnée du sommeil » ajoute le site spécialisé.