Moins on connait, plus on se trompe. Les déficiences génétiques causent des particularités chez ceux qui les portent mais ne demandent pas tant d’adaptation qu’on pourrait le croire. Mais par manque d’habitude et d’expérience, les réactions sont de plus en plus injustes. C’est ce qu’il faut retenir du récit des parents de Louise, cinq ans.
« Le 2 août, alors que la famille est en vacances dans un camping dans le sud de la France, Rémy et Caroline, ses parents, souhaitent emmener la petite fille au mini-club « pour souffler un peu ». L'animatrice « a spontanément dit oui sans avoir regardé Louise de près », raconte son père au Figaro. Puis elle baisse les yeux et se rend compte que l'enfant porte une couche. « Si elle n'est pas propre, cela ne va pas être possible », répond l'animatrice en déclinant l'inscription de la petite fille. La maman tente d'expliquer que son enfant est porteur d'un handicap non contraignant et que pour trois heures dans la journée, la couche ne sera pas un obstacle pour les animateurs. Trop compliqué pour le club pour enfants, «et puis, un moment d'inattention, les animateurs ne sont pas vraiment formés... » Les parents, amers, repartent bredouille, leur petite fille à la main. « On sourit bravement, on se dit qu'on ne va pas pleurer, se désole la mère de la petite fille sur Facebook » rapporte Le Figaro.
Car c’est bien un manque d’expérience et d’habitude qui cause ce type de réaction. Bien qu’il existe diverses formes de trisomies 21, la plupart sont tout à fait sociables et aiment être dans des groupes. Et, lorsque leur présence est habituelle, ils ont même une influence très positive sur les groupes d’enfants qui prennent naturellement soin d’eux. Tout est une question de perception. Est-ce que par principe, un collectif d’enfants ne devrait pas s’adapter et s’organiser pour aider les plus faibles ? Ou doit-on comprendre les nombreux refus essuyés par cette famille comme des preuves que la socialisation dont tout le monde parle ne concerne que ceux qui se ressemblent ?