Tendances

Les Français s’estiment en majorité être de la classe moyenne


Paolo Garoscio
Jeudi 7 Novembre 2024




La notion de classe moyenne revêt une importance particulière, non seulement en tant que catégorie économique mais aussi comme reflet de l’identité et des aspirations de la majorité des citoyens. Selon une étude de la Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques (DREES) publiée ce 7 novembre 2024, plus de la moitié des Français se considèrent membres de cette classe, qui semble incarner un équilibre entre sécurité économique et aspirations sociales.


Il y a deux classes moyennes en France

Les chiffres de la DREES montrent que 55 % des Français se positionnent dans la classe moyenne, avec des différences notables entre ceux qui se perçoivent comme appartenant à la classe moyenne inférieure (34 %) et ceux à la classe moyenne supérieure (21 %). Cette perception va au-delà des simples critères de revenu et reflète des facteurs tels que la profession, le niveau de diplôme et le statut résidentiel.

La composition socio-professionnelle de la classe moyenne est diversifiée. On y retrouve des employés, des professions intermédiaires, des cadres, ainsi que des artisans et commerçants. Cependant, les professions intermédiaires et les cadres représentent une part plus importante au sein de la classe moyenne supérieure, tandis que la classe moyenne inférieure est plus marquée par la présence des employés et des ouvriers. Cette différenciation se retrouve également dans la perception des conditions économiques et de l’avenir : les individus de la classe moyenne supérieure se montrent plus optimistes quant à leur situation actuelle et celle de leurs enfants. Près de 57 % de ces personnes estiment que leur vie est meilleure que celle de leurs parents au même âge, un chiffre qui descend à 40 % parmi la classe moyenne inférieure.

La classe moyenne, ce n’est pas seulement bien gagner

Le revenu reste bien sûr un facteur essentiel. La classe moyenne regroupe majoritairement des ménages dont les revenus se situent entre le troisième et le huitième décile de la distribution des niveaux de vie. Pourtant, l’étude souligne que le statut de propriétaire ou locataire influence également le sentiment d’appartenance. Les propriétaires, souvent perçus comme ayant atteint un certain niveau de stabilité, sont plus enclins à se déclarer membres de la classe moyenne supérieure, tandis que les locataires, notamment en région parisienne où les loyers sont élevés, se voient plus fréquemment dans la classe moyenne inférieure. Un autre élément clé est le niveau d’éducation. Être titulaire d’un diplôme de l’enseignement supérieur augmente la probabilité de s’identifier à la classe moyenne supérieure. En revanche, ceux qui dépendent de prestations sociales ou de revenus modestes, comme le revenu de solidarité active (RSA), ont tendance à se positionner dans des catégories plus basses de la hiérarchie sociale.

L’analyse de la DREES révèle également des disparités dans les attentes politiques entre ces sous-groupes. Les personnes de la classe moyenne inférieure expriment souvent des préoccupations liées à la précarité et souhaitent une intervention accrue de l'État dans l’économie. En comparaison, la classe moyenne supérieure, plus proche des catégories aisées, partage des vues plus nuancées sur la nécessité des aides publiques et se montre généralement plus favorable à des politiques économiques libérales.

 


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