Trois malades sur dix perdent ou quittent leur emploi
La statistique fait mal : trois malades sur dix perdent ou quittent leur emploi dans les deux ans qui suivent la déclaration de leur cancer à leur employeur. Certes la maladie impose à de nombreuses personnes atteintes de s'arrêter mais l'arrêt peut également survenir à la demande de l'employeur. Ainsi, un salarié sur deux révèle que son cancer l'a pénalisé sur le plan professionnel, entre "trous" dans le CV, postes moins intéressants ou mises à la retraite anticipée...
Le cancer coûte très cher
L'étude de la Ligue contre le cancer montre à quel point la situation du salarié atteint d'un cancer est précaire. Les frais liés à la maladie et non remboursés sont nombreux et chers : soins de confort pour limiter les effets secondaires des traitements, aides à domicile, dépassements d'honoraires, prothèses ou perruques qui ne sont que partiellement remboursées ou encore frais de transport. Sans parler des travailleurs indépendants qui, eux, ne peuvent même pas envisager d'interrompre leur activité professionnelle pendant leur traitement.
Un retour souvent problématique
Un autre aspect de la maladie est le retour dans l'entreprise. Revenir au travail après avoir eu un cancer n'est jamais "comme avant", ne serait-ce que parce que la fatigue se fait sentir et qu'elle peut avoir des conséquences sur la résistance à l'effort ou sur la concentration. Les employeurs ne sont pas toujours préparés à cette situation et les salariés qui ont un CDD ou qui travaillent en interim peuvent vite se retrouver sans rien.
L'accompagnement à la reprise existe
Pourtant, plusieurs dispositifs existent, pour aider à la reprise du travail, depuis le temps partiel "thérapeutique" jusqu'au statut de "travailleur handicapé" qui permet un aménagement du poste de travail. Enfin, la Ligue contre le cancer évoque le cas de la reconversion qui pourrait aider certaines personnes à retrouver sereinement une activité professionnelle.
Le regard des autres
Au delà de la difficulté physique du retour au travail, l'aspect psychologique est aussi très important. De nombreuses personnes ont ainsi subi un changement de comportement de leurs collègues à leur égard, collègues qui ont peur de cette maladie et qui préfèrent en faire un tabou.
3e rapport de « l’Observatoire sociétal des cancers »
3e rapport de « l’Observatoire sociétal des cancers »