Tendances

Le collant pas collant


Béatrix Foisil-Penther
Vendredi 9 Janvier 2015




Les collants, accessoires phares de l’hiver, si on veut sortir en jupe sans se geler, semblent être persona non grata. Pourquoi tant de haine ?


Jambes nues. Rien que d’y penser, j’ai froid. Et pourtant, les filles stylées, l’hiver, surtout les Anglaises, sortent jambes nues. Si le cadre de la photo ne montre pas forcément la voiture avec chauffeur ou le taxi qui les déposent à leur rendez-vous, on peut se poser des questions : dans la rue, les femmes lambda continuent d’arborer ce qui peut être considéré comme leur meilleur ami l’hiver. Dans les magazines, c’est le néant. Les jambes sont nues, de Marion Cotillard chez Dior, aux filles de Gucci qui portent haut la botte mais les jambes déshabillées, à celle de Céline ou de Miu Miu. Pas un voile. Même dans la campagne Tiffany & Co, le manteau est court, les jambes télescopiques, mais découvertes sous la neige. Pareil sur les podiums et dans les magazines.
 
Les rédactrices de mode sont-elles tombées sur la tête ? C’est ce qu’essaye de dire Sophie Fontanel dans Elle, dans un papier intitulé « Plaidoyer pour le collant. » La thèse qu’elle avance ? À l’aube des années 2000, la visionnaire Carine Roitfeld, à l’époque rédactrice en chef de Vogue France, les aurait fait disparaître des pages du magazine. Le tour de passe passe a fait des émules. En 2003, le New York Times fait remarquer que dans la série Sex and the City, les héroïnes arpentent les trottoirs de New York les jambes à poil (mais sans poils, on espère). Entre des faits isolés et l’audience XL offerte par les réseaux sociaux, le pas est vite franchi. C’est que les bloggeuses du monde entier, fascinées par le streetstyle shootent (et postent) dans tous les sens, les rédactrices jambes nues. Qu’il est loin le temps où les bas DIM étaient vendus, non pas par deux, mais à l’unité. Histoire de pouvoir remplacer celui filé dans la journée… Selon le fabricant, 76% des Françaises continuent de porter et d’acheter des collants. Ah. Ouf.



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