Tendances

Le Salvage Supperclub, stop au gaspi alimentaire


Béatrix Foisil-Penther
Mercredi 23 Juillet 2014




À New York, un restaurant s’ouvre dans une benne à ordures, mais c’est pour la bonne cause. Ouf. Le Salvage Supperclub entend ainsi lutter contre le gaspi alimentaire.


Le Salvage Supperclub à Brooklyn
Dîner dans une poubelle, j’en ai rêvé. Le Salvage Supperclub l’a fait. Sans rire, il fallait oser, parce que casser la croûte dans une benne à ordure, il y a plus ragoûtant. Encore un concept. Et un bon concept, imaginé par des activistes qui entendent ainsi dénoncer le gaspillage alimentaire.

Évidemment, cela se passe dans le fief bobo par excellence, à New York, et plus précisément, à Brooklyn. Cette expérience culinaire hors du commun se tient depuis le mois de juin. Un resto gastronomique a en effet été aménagé dans une benne à ordure, explique le Huffington Post. L’histoire ne dit pas si elle a été passée au karcher avant, mais on imagine que oui.

Le hipster local fait donc la queue pour avoir une place au Salvage Supperclub. Au menu, au choix, si plats. Mais attention, six plats uniquement préparés avec de la nourriture qui était sensée être jetée. À 50 dollars le repas (37 euros), ça fait cher le gloubiboulga. Et c’est sûr, ce n’est pas dans les moyens des SDF, qui pourraient faire les poubelles ou s’abriter dans une benne géante.

L’idée a germé dans la tête de Josh Treuhaft. De quoi mettre en pratique sa thèse « Mangez Tout », soutenue à la fin de son master « Design For Social Innovation », (le design pour l'innovation sociale), de l'école d'arts visuels de Brooklyn. Finie la théorie donc. Et au-delà, stop au gaspi aussi. Il faut savoir que selon l’Institut des ressources mondiales, (Washington), un tiers de la nourriture produite dans le monde se perd chaque année. Gloups.  
 
En mettant sur pied ce projet, Josh Treuhaft entend en effet, inciter les gens à regarder autrement la nourriture. Surtout, il souhaite les sensibiliser à la quantité exponentielle d’aliments jetés quotidiennement aux ordures. C’est vrai qu’aux États-Unis, même si le principe du doggybag est entré dans les mœurs, les portions sont maous costauds. L’Institut des ressources mondiales indique, d'ailleurs, que 25% des aliments achetés par les familles américaines partent à la poubelle.

À New York, en plus, il est de bon ton de dîner au restaurant. Et surtout, précise Josh Treuhaft au Huffington Post, « Il y a tous ces gens à New York qui dépensent beaucoup d'argent dans la nourriture, qui passent des heures aussi à en parler et à photographier leurs plats une fois réalisés ». Il s’est donc lancé dans cette expérimentation « inédite et sociale » pour inciter les gens à faire la chasse au gaspi. Au-delà, pour ne pas avoir de préjugés sur l'aspect ou la présentation des plats.
 
Une fois par mois environ, seize personnes s’installent donc dans la benne à ordures de Josh Treuhaft. Ils ont le choix entre plusieurs plats préparés par ce dernier et la chef Celia Lam, qui est membre de l’Institut gastronomique naturel. L’intégralité des ingrédients a été récupéré sur des marchés, donné par des fermes locales, des restaurants ou des particuliers.

Le prix par personne, qui peut paraître élevé, est en fait, une « suggestion de don ». Ce qui est bien, c’est que l’argent ainsi gagné, est reversé à une association caritative qui s’occupe d'enfants malades l'été. Alors là, on dit bravo. Pour autant, on n’est pas sûr d’avoir envie de pique-niquer dans une poubelle... Quand bien même, c’est le dernier lieu bobo à la mode.



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