Eric C., 14 mai 2011 GDF-Suez, Saint-Clair-du-Rhône, France © Samuel Bollendorff
CAF des Yvelines. Pôle Emploi. Une banque grecque ou le parking d'une entreprise. Ces lieux en apparence anodins témoignent pourtant de drames que les sociétés préfèrent passer sous silence. Jusqu'au déni. Bien sûr, on se rappelle de l'immolation de Mohamed Bouazizi en Tunisie. Avec Samuel Bollendorff, on découvre alors que les chiffres de l'immolation en France sont comparables à ceux d'un Tibet occupé par la Chine. Comment oublier ce salarié pour lequel "la charge de travail était trop lourde", ou encore le désespoir d'une professeur de mathématiques? Ces derniers se sont immolés par le feu sur la place publique comme pour convoquer la responsabilité d'une entreprise, d'une institution, de l'Etat et prendre leurs concitoyens à témoins. Un acte extrême et sacrificiel où l'identité de celui qui s'immole est réduite en cendres, comme niée.
"Grand Incendie" restitue ce vide, ces lieux laissés sans trace. Car il ne s'agit pas pour le photographe, par ailleurs réalisateur, de choquer avec des images d'hommes ou de femmes en feu. "Nul besoin de donner à voir la violence d’une immolation pour être sensible à un tel événement, pour en recevoir l’onde de choc.Au contraire! Le calme et le vide des lieux nourrissent l’imaginaire de chacun. L’orchestration du déni figure l’horreur" explique Samuel Bollendorff. Ici l'artiste figure le silence, voire l'omerta qui condamne à l'oubli la portée contestataire de ces actes.
Comment expliquer que l'immolation gagne peu à peu des pays, comme la France, où il existe, a priori, d'autres moyens pour se faire entendre? Aux côtés des photographies, les paroles de ces hommes et femmes ou de leurs proches saisissent. L'immolation est un moyen de mettre fin à leur silencieuse souffrance. Force est de constater, que le silence résiste aux flammes. D'un silence à un autre. Comme le recteur qui a menacé de sanction les proviseurs qui autorisaient les professeurs à se rendre à la marche blanche organisée en hommage à leur collègue. Ou l'assistante sociale de l'un des auteurs d'immolation, interdite de parler par sa hiérarchie. Devant la CAF, un vigile supplémentaire a été embauché. Ailleurs, le paillasson ayant servi à éteindre l'incendie, a été laissé par le bailleur social.
Le Grand Incendie
11 photographies de Samuel Bollendorff
du 13 au 30 avril 2016
Chez agnès b.
17 rue Dieu
"Grand Incendie" restitue ce vide, ces lieux laissés sans trace. Car il ne s'agit pas pour le photographe, par ailleurs réalisateur, de choquer avec des images d'hommes ou de femmes en feu. "Nul besoin de donner à voir la violence d’une immolation pour être sensible à un tel événement, pour en recevoir l’onde de choc.Au contraire! Le calme et le vide des lieux nourrissent l’imaginaire de chacun. L’orchestration du déni figure l’horreur" explique Samuel Bollendorff. Ici l'artiste figure le silence, voire l'omerta qui condamne à l'oubli la portée contestataire de ces actes.
Comment expliquer que l'immolation gagne peu à peu des pays, comme la France, où il existe, a priori, d'autres moyens pour se faire entendre? Aux côtés des photographies, les paroles de ces hommes et femmes ou de leurs proches saisissent. L'immolation est un moyen de mettre fin à leur silencieuse souffrance. Force est de constater, que le silence résiste aux flammes. D'un silence à un autre. Comme le recteur qui a menacé de sanction les proviseurs qui autorisaient les professeurs à se rendre à la marche blanche organisée en hommage à leur collègue. Ou l'assistante sociale de l'un des auteurs d'immolation, interdite de parler par sa hiérarchie. Devant la CAF, un vigile supplémentaire a été embauché. Ailleurs, le paillasson ayant servi à éteindre l'incendie, a été laissé par le bailleur social.
Le Grand Incendie
11 photographies de Samuel Bollendorff
du 13 au 30 avril 2016
Chez agnès b.
17 rue Dieu