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La Turquie maintient son boycott de l’Eurovision


Clarisse Rosius
Lundi 20 Aout 2018




Le patron de la télévision publique turque vient de confirmer que l’Eurovision sera encore boycotté l’année prochaine. Depuis 2012, le pays refuse d’envoyer un représentant à cette compétition estimant qu’elle n’est pas adaptée aux jeunes à cause des valeurs qui peuvent y être véhiculées.


Creative Commons - Pixabay
La Turquie n’y va plus et ne compte pas y retourner. L’Eurovision est un événement dont la ringardise n’a d’égal que le mauvais goût. Pourtant ce n’est pas pour cette raison que la Turquie décide de ne pas s’y rendre. Un rapide coup d’œil sur la télévision turque, les clips et chanteurs à succès montrent en effet que dans ces domaines, le pays est à la pointe. Non si le pays ne souhaite pas s’y rendre et le boycotte même depuis 2012, c’est parce que les autorités estiment que l’événement véhicule de mauvaises valeurs.
 
« La Turquie, qui boycotte l'Eurovision depuis 2012, ne participera pas à la prochaine édition de ce concours international de chansons Eurovision, jugeant la compétition inadaptée au jeune public, selon le président de la télévision publique turque TRT, Ibrahim Eren.
"Nous n'envisageons pas de participer à la compétition", a déclaré M. Eren, selon des propos rapportés par le quotidien Hürriyet. "En tant que chaîne publique, nous ne pouvons diffuser en direct à 21h00, une heure où les enfants regardent la télévision, un Autrichien qui porte à la fois une barbe et une jupe, (...) et qui se dit à la fois homme et femme", a-t-il justifié. Il faisait là clairement référence à la drag queen autrichienne Conchita Wurst, gagnante de l'Eurovision en 2014
 » rapport le blog de Jean-Marc Morandini, spécialisé sur les questions de télévision.
 
« La télévision publique turque avait claqué la porte du concours de l'Eurovision en 2012, citant un audimat faible et sa désapprobation pour les règles de vote en vigueur qui, à ses yeux, n'accordaient pas une part suffisante au choix du public.  Entre autres reproches, la Turquie déplorait officiellement un système qui,  depuis 2009, accordait systématiquement aux cinq principaux contributeurs financiers à l'événement (Allemagne, Espagne, France, Grande-Bretagne, Italie) une place en finale, quelle que soit la qualité de la prestation artistique de leurs représentants. Mais, plus qu'un problème d'organisation, de nombreux observateurs ont expliqué la décision turque par ce que les autorités islamo-conservatrices considèrent comme un déclin "moral" de la compétition » continue l’article. Une position qui arrange d’ailleurs les autorités puisque la prochaine compétition de 2019 se déroulera en Israël et la participation de la Turquie aurait posé un problème à une partie de son opinion publique.


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