Découverte

La Russie n’est plus une grande puissance spatiale


Clarisse Rosius
Mardi 22 Aout 2023




Avec l’échec de sa sonde destinée à la Lune, l’agence spatiale Roscosmos n’est pas parvenue à atteindre des objetcifs pourtant bien en dessous de ceux des Etats-Unis, de la Chine ou de l’Europe.


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Il y a quelques décennies, la Russie faisait jeu égal avec les Etats-Unis. Aujourd’hui la Nasa parvient à envoyer des robots sur Mars quand Roscosmos ne parvient pas à en envoyer une sonde sur la Lune. L’agence russe a annoncé la perte de Luna-25 après plusieurs jours sans nouvelle. 

« Lancé dès 2005, le programme Luna-25 devait marquer le grand retour de la Russie dans la course à la Lune, celle-ci faisant aujourd’hui figure de nouveau terrain de jeu dans le domaine de l’espace. Son échec, entériné dimanche 20 août par un communiqué de l’agence Roscosmos annonçant la perte de cette sonde, sonne finalement comme un désaveu pour l’ensemble du programme spatial de Moscou, après des années de déconvenues et des milliards de roubles engloutisL’objectif était ambitieux : lancée dans la nuit du jeudi 10 au vendredi 11 août du nouveau cosmodrome de Vostotchny, dans l’Extrême-Orient russe, Luna-25 devait se poser sur le pôle Sud lunaire. Il s’agissait d’une première, les appareils terrestres alunissant habituellement dans la zone équatoriale de la Lune, plus propice à la manœuvre », rapporte Le Monde .

En 1976, l’URSS avait réussi à envoyer Luna-24 sur la Lune, ce qui avait permis de prouver que la fine couche sur le satellite de la Terre contenait de l’eau. « Cette disparition ne devrait pas remettre en cause les ambitions russes. Celles-ci ont été régulièrement réaffirmées par le président russe, Vladimir Poutine, et elles prennent une dimension particulière à l’heure où Moscou, exclu d’un certain nombre de coopérations avec les Occidentaux du fait de la guerre en Ukraine, entend démentir tout isolement ou déclassement scientifique. Plusieurs programmes (envoi de satellites lunaires ou de sondes) doivent ainsi succéder à Luna-25, avec la volonté de faire alunir des cosmonautes en 2029, pour la première fois dans l’histoire soviétique et russe », analyse le quotidien français.

« Il reste que l’échec de la mission, lancée avec quinze ans de retard, jette une lumière crue sur l’état des programmes spatiaux russes. Depuis 1991, toutes les tentatives de Moscou d’atteindre d’autres astres ont échoué, notamment Mars-96 et Phobos-Grunt, qui devait rejoindre l’un des deux satellites de Mars en 2011. Certes, la Russie conserve des compétences importantes dans d’autres domaines (lancement de satellites, participation à la Station spatiale internationale…). Mais il devient difficile de ressusciter l’affrontement avec les Etats-Unis du temps de la guerre froide » ajoute Le Monde.

Lire ici en intégralité l’analyse du « Monde » sur l’échec de Luna-25


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