Culture(s)

L’histoire de l’emballage : emballant !


Béatrix Foisil-Penther
Jeudi 14 Aout 2014




Au Musée de la contrefaçon à Paris, une exposition retrace l’histoire des emballages. Emballant !


Ça n’a l’air de rien. Mais l'évolution des emballages, décennies après décennies, en dit long sur nos habitudes de consommation. Jusqu’au mois de mars 2015, le packaging est mis à l’honneur au Musée de la contrefaçon à Paris. Intitulée «Ces emballages qui changent nos vies», l’exposition renseigne sur l’usage et ses évolutions depuis une soixantaine d'années. Par exemple, jusqu’aux années 40, le mascara, notamment celui de la marque Helena Rubinstein, s’appliquait en trempant une brosse dans de la poudre. D’emballage en packaging, d’innovation en innovation, le mascara a évolué en un seul tube. Qui dit tube unique, dit aussi geste unique !
 
Les emballages captent remarquablement bien l’air du temps. Leurs transformations marquent de vraies avancées dans les habitudes. Ainsi, dans les années 50, les bas DIM étaient vendus, non pas par deux, mais à l’unité. Histoire de pouvoir remplacer un bas filé au cours de la journée. Quand les gens deviennent plus mobiles, apparaissent des produits dits nomades, comme les Pastabox ou les Saladières. Le but est toujours le même : simplifier la vie de tous les jours. Les inventions des designers vont toutes dans ce sens. Ainsi, des objets – et des besoins se créent – comme les tubes de Pom’potes, les compotes à boire pour les enfants, le flacon de Canard WC dont l’embout recourbé facilite la tâche, plus récemment, les capsules Nespresso...
 
Des années 50 à aujourd’hui, il est donc amusant de voir l’évolution de la société à travers les avancées des emballages, en terme de praticité, de design, de format, de conservation, de comportements... Certains packagings sont d’ailleurs de parfaits symboles de notre patrimoine culturel : les boîtes Nivea, celles de Cachou Lajaunie, de Caprice des Dieux… Mais l’innovation est aussi et surtout, une « réponse à la lutte contre la contrefaçon » indique Anne-Marie Sargueil dans Libération. Elle est la présidente de l’Institut Français du Design (IFD), à l’origine de cette exposition.

Dans la grande et la petite histoire de la consommation, les emballages traitent aussi de problématiques liées à l’environnement. Ainsi, un volet est dédié aux packagings écologiques avec de vraies trouvailles : les emballages qui se mangent, comme celui du dentifrice imaginé par la NASA pour les astronautes afin d'économiser l’eau, et bien d'autres perles, comestibles ou non...
 
«Ces emballages qui changent nos vies», Musée de la contrefaçon, jusqu’au 15 mars. 16, rue de la Faisanderie, 75016 Paris.


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