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Industrie textile et pollution, le luxe à la traîne


Béatrix Foisil-Penther
Jeudi 23 Avril 2015




Greenpeace fait les comptes de sa campagne Detox. Si de nombreuses marques de mode font des efforts pour moins polluer, les résultats restent décevants, notamment dans le secteur du luxe.


Detox. C’est la campagne initiée en 2011 par Greenpeace pour encourager les marques de mode à utiliser moins de produits polluants dans la fabrication de leurs vêtements. L’ONG a ainsi mis les géants de l’industrie textile au pied du mur. Il s’agit de  leur demander de réduire les substances chimiques - NPE, phtalates ou PFC - qui entrent dans la fabrication des vêtements. Ces derniers ont un impact néfaste sur l’environnement.
 
Alors que la campagne doit prendre fin en 2020, 18 marques se sont engagées dans le processus. Piliers de l’habillement, elles représentent 10% du marché mondial du textile. Sur les 18 marques, 16 ont fait de nets progrès afin de réduire les substances toxiques dans toute la chaîne de production : des populations vivant à proximité des usines, aux consommateurs en bout de chaîne. Lors de son dernier bilan, Greenpeace a salué les leaders de la Detox. Pêle mêle, on peut citer Adidas, Benetton, Burberry, C&A, Esprit, G-Star Raw, H&M, Inditex (Zara, Pull and Bear, Massimo Dutti, Bershka), Levi's, Limited Brands, Mango, Marks & Spencer, Primark, Puma, Fast Retailing (Uniqlo, Comptoir des cotonniers, Princesse Tam Tam) et Valentino.
 
En revanche, parmi les géants de l’industrie textile, le secteur du luxe reste le mauvais élève. Carton rouge pour les groupes LVMH / Christian Dior Couture et Hermès, considérés par Greenpeace comme losers. Pas de quoi pavoiser non plus pour Giorgio Armani, Diesel, Viktor & Rolf, Dolce&Gabbana, Gap, Calvin Klein, Tommy Hilfiger ou Versace… D’autres marques s’en tirent un tout petit peu mieux, même si elles sont classées par l’ONG dans la catégories des greenwashers. Autrement dit, je me sens concerné – de loin ou pour mon image – mais je ne fais rien.

Nike est ainsi épinglée. La marque n’a « pas encore mis en place d'actions concrètes » pour atteindre le « zéro rejet. » En revanche, les efforts consentis par les 16 géants de l’industrie de l’habillement devraient, à terme, créer « un nouveau standard de mode responsable : en imposant la transparence dans les chaînes d'approvisionnement obscures et en montrant enfin que les beaux vêtements peuvent être fabriqués sans polluer », explique Yixiu Wu, un activiste de Greenpeace Asia. Allez, il reste cinq ans pour s'améliorer.


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