Speedy Life
Actu

Inde : Tinder aura t-il la peau du système des castes?


Mercredi 31 Décembre 2014





Alors qu’en France, Tinder a modifié la façon de draguer des trentenaires, en Inde, l’application bouleverse le système des castes.


Inde : Tinder aura t-il la peau du système des castes?
Et si en Inde, l’archaïsme du système des castes et son poids écrasant dans la société, pouvait succomber à Tinder ? C’est peut-être une pensée utopique. Pourtant, chaque jour, les jeunes Indiens sont de plus en plus nombreux à s’inscrire sur le site de réseautage social et de rencontres. Résultat, les mariages extra castes sont de plus en plus fréquents, notamment dans les grands centres urbains comme Delhi ou Mumbai, même si toujours mal vus. 
 
Tinder a fait son apparition en Inde il y a un an. Depuis, contre toute attente, l’application de drague est en train de faire vaciller les fondements de la société. Dans la foulée, les mariages inter classes sociales augmentent. Tinder, qui est une application américaine, séduit donc les jeunes Indiens. L’utilisation est simple : il suffit de s'inscrire par l’intermédiaire de son profil Facebook et le tour est joué : l’appli géolocalise les profils à proximité et correspondant aux champs renseignés. Étonnement, la caste n’est pas le critère de recherche numéro un : l’âge, le sexe et la proximité passent en premier.
 
Ce qui paraît évident en Occident, fait figure de révolution en Inde. Floriane Zaslavsky, qui travaille au Centre d'études de l'Inde et de l'Asie du Sud, l’EHESS, explique au Figaro : « Dans un pays où l'immense majorité des mariages restent arrangés et où les parents ont bien souvent le dernier mot, Tinder représente une bulle de liberté ». Ce qui est remarquable, est que finalement, l’instrument numérique révèle « un processus de libération des mœurs préexistant au sein d'une partie de la société indienne ».
 
Les jeunes Indiens n’ont d’ailleurs pas grand chose à voir avec leurs aînés, la génération Y ayant grandi avec Internet et les nouvelles technologies. De plus, elle a tendance à s’occidentaliser. Aujourd’hui, au sein de cette génération de moins de trente ans, les « rejets » sont davantage liées au physique, à l’âge, à la proximité géographique qu’à la classe sociale. C'est peut-être un petit pas pour nous, mais en Inde, un pas de géant.

Inde : Tinder aura t-il la peau du système des castes?