Carrière

Entreprise : femme manager, comment asseoir son autorité ?


Béatrix Foisil-Penther
Jeudi 4 Juin 2015




Dans l’entreprise, être femme et manager est souvent compliqué. Il faut réussir à asseoir son autorité sans passer pour une hystéro !


Manager et femme, la difficile équation. En haut de la hiérarchie, les femmes doivent souvent faire davantage d’efforts que les hommes pour se faire respecter. Même, pour éviter de passer pour « hystérique » et « castratrice » précise Le Figaro en ligne. Pour en savoir plus, le site a interrogé la coach de dirigeantes Steredenn Hudson-Offret. Aujourd'hui encore, les frontières restent ténues entre passer pour trop gentille, agressive, voire instable à cause des hormones ! Tout cela est assez sexiste et misogyne. Cela ressemble à une caricature. Pourtant, c'est le quotidien intranquille de bien des femmes à la tête d'équipes.
 
Dans ces conditions, asseoir son autorité relève de la gageure. Car avant, il faut d’abord gagner sa légitimité. Aux hommes, elle est évidemment acquise d’emblée ! Les femmes, elles, « doivent encore prouver leur valeur en entreprise, là où les hommes sont considérés comme légitimes dans le rôle du chef. Une femme forte, ça fait peur. Son comportement sera assimilé à un comportement masculin. C'est déstabilisant pour les hommes, mais aussi pour les femmes qui peuvent ressentir de la jalousie », explique Steredenn Hudson-Offrer au Figaro. Pour faire preuve d’autorité, il faut avant tout avoir confiance en soi. Ne pas douter de ses compétences. Si c’est le cas, il est fort à parier que les autres auront le même sentiment.
 
Il faut aussi accepter de ne pas être aimée. Exit donc, les rapports affectifs, ce qui ne veut pas dire, exit les rapports amicaux ou sympathiques. Etre aimée finalement, on s’en fiche. L’important est d’être écoutée et respectée : « l'équipe a besoin d'un leader qui montre les objectifs et gère les difficultés (...) vous êtes là pour diriger, orienter, répondre à certaines demandes et cadrer, voire recadrer. Le poste de manager oblige à un moment ou à un autre de faire des choix, donc, potentiellement, de ne pas être aimée. Vous n'êtes ni la copine, ni la mère, ni la marâtre ! Si vous cherchez à être aimée, cela peut vouloir dire que vous avez un besoin de reconnaissance qu'il faut traiter dans la sphère privée. On ne doit pas être dans la quête de l'estime de soi à travers les autres », dit encore la coach de dirigeantes.

La dirigeante, ni tyran, ni mère donc. Il faut trouver le bon équilibre entre ces deux attitudes, dure d’un côté, et infantilisante de l’autre. Etre une bonne chef, ne signifie pas être la « pote » de ses équipes. C’est dans cet entre-deux casse-gueule qu’une bonne ambiance au travail sera possible : « La sympathie est la résultante de la mise en place d'une méthode cohérente de management : les salariés se sentent compris, écoutés. Ils travaillent dans une atmosphère de respect mutuel, avec des objectifs clairs. C'est grâce au bon travail qu'il y a une atmosphère agréable, et non l'inverse. »

Dans tous les cas, c’est le baptême du feu : vous allez être testée, parfois contredite, remise en question par ce contre-pouvoir qui exerce aussi son rôle de balancier. La coach conseille de prendre « du recul ». Mais si vos directives ne sont pas respectées, il ne faut pas hésiter à recadrer avec fermeté. Et si le secret était dans l’équilibre entre la bienveillance, être soi-même et une bonne dose de fermeté ? Une autorité naturelle en somme, et pas contestable.



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