Le renseignement est le nerf de la guerre contre les criquets pèlerins. De guerre on peut parler quand on réalise l’ampleur des dégâts et les conséquences dramatiques de ces insectes sur les cultures, principalement en Afrique de l’Est. L’organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) s’inquiète de la crise qui frappe en ce moment cette région. Mais dans sa communication, la FAO préfère souligner les solutions qui sont en cours de développement. « Mais les moments de crise sont également des moments d'innovation et de collaboration. Comme les scientifiques du monde entier engagés dans une course contre la montre pour trouver les moyens de lutter contre la covid-19, les chercheurs internationaux et la FAO ont uni leurs forces afin de créer de nouveaux outils qui permettront d'avoir un temps d'avance sur les criquets pèlerins. Ces outils deviennent encore plus utiles avec les restrictions liées à la pandémie de covid-19, qui dressent de nouveaux obstacles devant les équipes d'intervention » explique le communiqué.
Le déploiement de moyens accessibles pour observer et agir sur les essaims avant que les criquets ne fasse de dégâts sont au cœur de l’action. D’autant que la crise actuelle touche des régions qui ne sont pas coutumières de ce fléau et n’ont donc ni expérience ni outil pour agir. « Ces technologies comprennent aussi bien des outils de collecte des données, qui permettent de suivre l'activité des criquets pèlerins, que des systèmes d'imagerie satellitaire, qui aident à prévoir la prochaine destination de ces ravageurs des cultures. Le Kenya sera bientôt le premier pays à expérimenter les drones de la FAO destinés à la surveillance acridienne » lit-on plus loin.
Avec une application en libre accès, eLocust3, la FAO a mis en place avec l’Université de Pennsylvanie une solution d’observation accessible avec un large panel de téléphones. « La FAO enverra aussi dans plusieurs pays d'Afrique et d'Asie des centaines de modèles d'un nouvel appareil GPS qui tient dans la main, eLocust3g, doté d'une connexion satellite et de fonctions eLocust3 de base. Les deux versions de cette technologie permettent aux agents de terrain d'enregistrer des informations sur les lieux où ils ont repéré des criquets pèlerin, le stade de développement des insectes et les zones traitées » ajoute le communiqué.
En ajoutant à cela les données satellitaires, la compilation de données va permettre d’améliorer la pertinence des prévisions à destination des exploitants, des pays et autres acteurs concernés.