Bien-être

Compléments alimentaires minceurs : attention aux produits miracles


Lundi 19 Mai 2014




Après le Canada et les pays scandinaves, c'est au tour de la France de mettre en garde contre la consommation de certains compléments alimentaires minceur, et plus précisément ceux à base de para-synéphrine.


L'Agence nationale de sécurité sanitaire de l'alimentation (Anses) a reçu 18 signalements d’effets indésirables susceptibles d’être liés à la consommation de compléments alimentaires contenant de la p-synéphrine, ce qui l'a conduit à émettre des recommandations strictes de consommation de ce type de complément.

La p-synéphrine est une substance contenue dans l'écorce d'orange amère qui favorise effectivement la perte de poids. Manger des oranges, qui contiennent donc de la p-synéphrine, n'est pour autant pas dangereux mais le danger peut venir d'un surdosage. L'Anses recommande de ne pas dépasser la dose de 20 mg par jour (ce qui représente déjà quelques oranges consommées quotidiennement) alors même que certains des compléments alimentaires minceur en contiennent jusqu'à 72 mg. Parmi les effets indésirables signalés, des troubles cardiovasculaires, des atteintes hépatiques ou encore neurologiques. D'où l'extrême vigilance recommandée.

Un cocktail explosif

De plus, associer ce type de complément à de la caféine peut décupler les risques de problèmes cardiovasculaires. De fait, ce type de complément est déconseillé à toute personne souffrant de trouble cardiaque, aux femmes enceintes, aux enfants et adolescents, aux personnes souffrant d'hypertension ou de dépression.
 
Enfin, en raison des craintes concernant les effets cardiovasculaires, l'Anses déconseille d'associer la prise de compléments alimentaires contenant de la p-synéphrine à une activité physique, en particulier pour les personnes en surpoids.

Une règlementation trop floue

Vendus en pharmacie mais n'étant pas considérés comme des médicaments, un certain flou est savamment entretenu par les fabricants de compléments alimentaires. De plus, étant classés dans la catégorie "aliments", ils n'ont pas besoin d'obtenir une autorisation de mise sur le marché pour être commercialisés ni d'être soumis à des études strictes de toxicité comme c'est le cas pour les médicaments. Ainsi, les fameux compléments minceur vantés comme des "produits de santé" sont en réalité à but esthétique (lorsqu'ils ne nuisent pas à la santé !).
 
Fin 2013, l'Agence française du médicament (ANSM) a saisi la Commission européenne après avoir constaté l'arrivée sur le marché de compléments utilisant la mention trompeuse de "dispositif médical" et réclame une harmonisation de la réglementation au niveau européen.

Si seulement 20% des Français consomment régulièrement des vitamines-minéraux contre 63% des Américains, la consommation des compléments alimentaires en France, tous circuits confondus, a tout de même représenté un marché de 1,1 milliard d'euros en 2013. Quelque 350 nouveaux produits sont mis sur le marché chaque année, de quoi s'y perdre dans les multiples appellations de ces "solutions miracles" vendues sans ordonnance.


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