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Algérie : les ONG s’inquiètent de la dissolution d’une organisation des droits de l’homme


Clarisse Rosius
Jeudi 9 Février 2023




Les autorités algériennes ont annoncé vouloir dissoudre LADDH, la principale organisation de défense des droits l’homme du pays. Une décision qui inquiète Amnesty international et Human Right Watch.


Creative Commons - Pixabay
Encore un recul des droits individuels en Algérie. « Les autorités algériennes devraient revenir sur la décision, manifestement politique, de dissoudre la Ligue algérienne pour la défense des droits de l'homme (LADDH), une organisation indépendante active depuis 38 ans, et lui permettre d'opérer librement et légalement, ont déclaré aujourd'hui Human Rights Watch et Amnesty International. Les autorités devraient également mettre fin à leur répression générale des organisations indépendantes de la société civile et veiller à ce qu'elles puissent opérer dans un environnement sûr et propice » commence Amnesty International par communiqué.

Le ministère de l’Intérieur d’Algérie avait porté plainte contre l’organisation et c’est à la suite d’une décision du tribunal administratif d’Alger que l’ONG algérienne a appris sa dissolution. Et ce, alors que la LADDH affirme ne jamais avoir été mis au courant de cette procédure judiciaire. « Le jugement de six pages édifiantes mentionne une première requête du ministère de l'Intérieur, en date du 4 mai 2022, demandant la dissolution de la Ligue au motif qu'elle posséderait « plusieurs branches revendiquant son nom et sa légitimité légale », en violation de l'article 48 de la loi 90-31 sur les associations, publiée en 1990 et relative aux statuts des associations. Or, ce passage fait référence à des scissions historiques au sein de la Ligue et à la loi en vigueur à l'époque. De telles scissions ne peuvent être utilisées pour justifier la violation du droit à la liberté d'association et contraindre à la fermeture de la Ligue, ont déclaré Human Rights Watch et Amnesty International. Le jugement a également énoncé que « les activités du groupe n'étaient pas conformes [aux] objectifs » énoncés dans ses statuts » explique le communiqué.

Cette décision algérienne est un pas de plus dans le durcissement des autorités. Ces dernières années l’instrumentalisation de la justice pour arrêter et détenir des opposants ou des personnalités publiques se sont multipliées. 
 


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